Le pouvoir a changé de main, et les députés membres de l’Alliance Forces cauri pour un Bénin émergent (Fcbe) sont dans la dynamique de collaborer avec le président Patrice Talon. C’est ce qu’on peut retenir des explications données par le député Pascal Essou, hier dimanche 24 juillet, sur "Zone franche" de Canal 3.
« Moi, je crois en l’action du président Talon. Il a dit qu’il travaillera avec les compétences. Et les compétences, il peut les choisir n’importe où sans se voiler sous l’argument d’opposition ou de mouvance… Nous pensons que nous avons en notre sein des compétences qui peuvent intéresser le président Talon… On ne refuserait jamais à quelqu’un qui est identifié parmi ses compétences d’occuper un poste ». C’est à travers ces propos que le député Pascal Essou exprime la promptitude des députés Fcbe et alliés à mettre, au besoin, leurs compétences à la disposition du gouvernement de la Rupture. Selon lui, il n’y a pas de principe rigoureux en politique et la politique dans les pays sous-développés est devenue un champ d’intérêts où chacun est libre. « On ne peut pas condamner quelqu’un qui a milité avec le groupe qui a perdu le pouvoir et qui préfère maintenant se repositionner du côté de celui qui a gagné », affirme-t-il tout en faisant remarquer que les 29 députés de la mouvance d’hier sont restés unis jusque-là, mais qu’il pourrait y avoir des désertions à tout moment. Pour le député Pascal Essou, la solidarité des députés Fcbe et alliés, malgré leur défaite, est d’ailleurs preuve de sérieux et de fidélité qui pourrait intéresser le président Talon.
Position ambigüe ou attitude responsable ?
Dans le communiqué rendu public au terme de la concertation des députés Fcbe et alliés, mercredi 20 juillet dernier, il est écrit : « Le groupe exprime sa disponibilité à accompagner le gouvernement dans l’exécution de son programme, dès lors que les actions participent au renforcement et à la sécurité humaine du progrès social et économique. De la même manière, l’intergroupe est résolument déterminé à se démarquer et à dénoncer toute action attentatoire à l’unité nationale et à l’intérêt général ». A la préoccupation des journalistes de comprendre les motivations de cette position ambigüe et mitigée, le député Pascal Essou répond qu’il s’agit d’une manière de participer au développement du pays en accompagnant le gouvernement tant que l’action va dans le sens de l’intérêt général et de l’unité nationale. « C’est une attitude responsable et nationaliste qui devait être saluée », estime-t-il. Néanmoins, il a reconnu que les avis ne sont pas identiques et que le communiqué final arrange tous les députés Fcbe et alliés. Puisque, permettant ainsi à chacun de se positionner à sa convenance. Quant à la question de connaître l’orientation politique de l’alliance, l’élu Fcbe fait comprendre qu’il n’appartient pas aux députés Fcbe et alliés de déclarer que l’alliance est de l’opposition ou de la mouvance. « C’est le rôle de la grande famille. C’est à l’alliance à travers un congrès d’affirmer sa position », explique le député Pascal Essou. Il faut dissocier, selon ses dires, la concertation des députés Fcbe et alliés, de la position de la grande famille des Fcbe. « Les députés Fcbe n’ont pas les mêmes problèmes que la grande famille », a-t-il laissé entendre avant de poursuivre : « Il y a de petits problèmes au sein des députés Fcbe et il fallait les aplanir. De petits intérêts peuvent détruire le groupe ». Ces problèmes auraient rapport aux missions parlementaires que sont le vote des lois et le contrôle de l’action gouvernementale. Il soutient ainsi que les députés Fcbe et alliés se sont concertés sur les problèmes qui minent le groupe, notamment la cohésion du groupe, pour voir comment le consolider aux fins d’affronter les nouveaux défis.
Anselme Pascal Aguéhoundé