Précédemment annoncée en Assemblée Générale des trois syndicats des étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi le vendredi 22 juillet 2016, la marche de protestation des étudiants a été faite hier sur Cotonou. Ce mouvement de protestation qui est partie timidement du campus a réellement commencé de l’Etoile Rouge. A la Bourse du Travail de Cotonou, les manifestants qui entre temps voulaient continuer sur le Ministère de l’enseignement supérieur ont été dispersés par les forces de l’ordre.
Ils étaient plus de 5000 étudiants à prendre part active à la marche de protestation initiée hier par les trois syndicats des étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi pour exiger l’organisation de la session de rattrapage à la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash) sur le campus d’Abomey-Calavi. Cette marche des étudiants sur leur ministère de tutelle n’est pas un fait de hasard. C’est au regard de la sourde oreille de leurs autorités par rapport à la session unique qu’ils ont décidé d’aller se faire entendre. Pour cela, ils ont estimé qu’une marche sur le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est plutôt la solution. Mais avant d’en arriver à cette marche, les trois syndicats estudiantins ont fait le point des différentes démarches menées et pouvoir prendre de grandes décisions afin de régler définitivement les problèmes d’ordre académique et social au cours de leur Assemblée générale le vendredi 22 juillet 2016 sur le campus. Au cours de cette Assemblée générale, un compte rendu a été fait par les différents syndicats sur l’évolution de la situation, une analyse a été faite par les camarades étudiants et responsables. A l’issus de cette Assemblée générale, une marche a été retenue sur le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour réclamer l’organisation de la session de rattrapage en faveur des étudiants de la Flash et que cela soit intégré dans le règlement pédagogique de la Flash, le payement des allocations universitaires à tous les étudiants bénéficiaires d’un secours ou bourse dans un bref délai. Mais contre toute attente, les étudiants n’ont pas gain de cause
Le film du mouvement
Comme prévu dans leur itinéraire, les étudiants doivent s’arrêter à la Bourse du travail pour se faire écouter. Mais arrivés à la Bourse du Travail, ces derniers ont décidé d’aller directement au ministère de l’enseignement supérieur pour se faire entendre. Mais les forces de l’ordre n’ont hésité un instant pour les disperser à coup de gaz lacrymogène. Il a fallu l’intervention du Secrétaire général de la confédération syndicale des travailleurs du Bénin Paul Essè Iko pour que les étudiants reculent. Ce dernier a réussi à calmer les étudiants. «Les mouvements se poursuivent pour une autre date. Si nous ne prenons pas nos dispositions très tôt, Patrice Talon fera pire que Yayi Boni », a martelé Paul Essè Iko.
L’Uac militarisée
Au grand portail du Campus d’Abomey-Calavi hier, les véhicules des forces de l’ordre de l’opération « Mamba » ont envahi les lieux aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du campus. Des groupes de forces de l’ordre sont éparpillés partout sur le campus. Une situation qui a paralysé les activités sur le campus. Notons que les étudiants menacent de revenir à la charge.
Le préfet du Littoral clarifie
Modeste Toboula, préfet du département du Littoral explique les conditions de préparation de la marche : « En tant qu’autorité du département du Littoral, nous avons des lignes rouges. Quelques soient les citoyens qui vont vouloir se manifester dans ces lignes rouge, nous sommes obligés d’intervenir. Et j’ai été très clair vis-à-vis des trois syndicats des étudiants pour dire nous sommes d’accord à vous encadrer dans la marche, mais jamais ne franchissez la ligne rouge. C’est sur ces engagements que j’ai autorisé, avec mon collègue de l’Atlantique, cette marche-là. D’abord, il y a eu des dérapages. Ce sur quoi nous nous sommes entendus n’a pas été respecté. La D/Cous a mis à la disposition des étudiants des bus. J’ai appelé moi-même le ministre, j’ai appelé la D/Cous, nous sommes restés tout le temps en communication. Et je me suis rassuré que les bus qui devraient transporter les étudiants du campus vers l’Etoile Rouge ont été effectivement libérés. Les étudiants ont refusé, contre toute attente, et en violation des accords que nous avons eu hier de prendre le bus de Calavi à Cotonou. J’ai dû fermer les yeux et dit que ce n’est pas encore grave. J’ai demandé aux forces de l’ordre de les encadrer pour que du point de vue circulation qu’il n’y ait pas trop de problème, qu’il n’y ait pas de destruction des biens publics. Donc, j’étais là présent sur les lieux à la Bourse du Travail avec la délégation du ministère de l’enseignement supérieur pour que nous puissions recevoir leur motion, lorsqu’arrivé au niveau de la Bourse du Travail, ils ont décidé de franchir la ligne rouge. C’est inadmissible ».
Boniface Kabla