C’est le sauve qui peut général en ce moment à la devanture de la Bourse du travail de Cotonou hier. À l’origine, une marche de protestation des étudiants vers le ministère de l’enseignement supérieur qui est dispersée par la police. Cette situation annonce les premiers jours agités au campus sous le régime de Patrice Talon.
Démarrée depuis le campus vers leur ministère de tutelle, la marche a été stoppée au niveau de la bourse du travail de Cotonou. Face à la résistance des manifestants, les éléments de la police ont été obligés de faire usage de gaz lacrymogène, pour disperser les frondeurs. Sur le terrain, on nous renseigne que les étudiants arrivés à ce niveau, ont insisté à aller au ministère de l’enseignement supérieur, contrairement à ce qui a été précédemment retenu avec le préfet du Littoral. Il faut signaler que le préfet Modeste Toboula était aussi sur le terrain et attendait déjà avant l’arrivée des manifestants. C’est la débandade dans le rang des étudiants.
Les jambes aux cous
Face à l’intervention de la police, les étudiants n’ont pas hésité à démontrer leur capacité d’athlète. Malgré les moyens mis à contribution par la police pour mettre la main sur quelques-uns, ce sont des étudiants très en jambes et très rapides que les forces de l’ordre ont rencontré. En quelques minutes, la grande foule qui manifestait le long du boulevard de la bourse du travail a disparu laissant place aux activités habituelles de l’artère.
Ainsi, les premières brouilles commencent entre le régime de Patrice Talon dont ils ont été géniteurs et les étudiants. Face à cet état de chose, les étudiants menacent de répliquer. Ils promettent déjà les jours à venir de paralyser l’Université d’Abomey Calavi pour contraindre les autorités rectorales et celles du ministère de tutelle à accorder prime à leurs revendications. C’est dire que les jours à venir risquent d’être palpitants sur le campus d’Abomey Calavi. Or, il est une évidence que le monde estudiantin est un couteau à double tranchant pour les pouvoirs politiques. Il fait et défait le pouvoir. Un tour dans l’histoire enseigne que Nicéphore Soglo a amorcé son échec aux élections présidentielles de 1996 au campus d’Abomey Calavi avec une bourde des étudiants contre son pouvoir. Ainsi, il s’avère impérieux pour le régime du « Nouveau départ » de parer au plus pressé à cette fronde qui risque de se durcir. Alors que la protestation des étudiants a été dispersé par la police, dans le même le temps, les travailleurs occasionnels (dockers) de la Société béninoise des manutentions portuaires (SOBEMAP) se sont manifestés. Ces dernier protestent contre la lenteur administrative du Ministre du travail de la fonction publique et des affaires sociales pour la signature de l’arrêté portant composition de la commission mixte paritaire chargée de la négociation de la convention collective de leur corporation.
Si les dockers n’ont pas subi le même sort que les étudiants, c’est parce qu’ils ont respecté le contenu de leur demande d’autorisation de manifestation. Ce qui n’est pas le cas des étudiants. Les dockers ont donc su se démarquer des étudiants dont la manifesté a été stoppée.
Gérys HADEGBE
Les étudiants réclament la démission de Toboula
FNEB UNSEB. UNEB INFO
Les organisations estudiantines remercient et félicitent sincèrement tous les camarades étudiants, estimés à environ 10.000 personnes, ayant participé à la marche de ce mardi 26 juillet 2016. Nous déplorons et condamnons les actes de vandalisme perpétrés sur les nôtres à la hauteur de la Bourse du Travail et qui ont causé plusieurs blessés dans nos rangs; des pertes d’objets précieux et des motos arrêtées; souhaitons beaucoup de courage aux camarades Habib AHANDESI et Moumouni KPETONI, tous arrêtés lors de la répression puis relaxés.
Il est très important de faire savoir qu’il n’a jamais été question d’une entente avec le Préfet barbare que la marche s’arrête à la Bourse du travail. En effet, on nous a informé à la préfecture que la marche sera autorisée à condition qu’elle quitte la place de l’Etoile rouge pour échouer à la Bourse du travail, sous de fallacieux prétexte qu’une marche ne peut pas se dérouler sur deux territoires et que la zone du ministère est rouge du fait que le domicile du Président de la République s’y trouve. Nous avons notifié après au Préfet du Littoral par téléphone que les étudiants ne sauraient accepter ces conditions et que par conséquent nous allons marcher de l’UAC pour le MESRS malgré les intimidations du préfet. Aussi, avions nous notifié au Préfet que l’itinéraire d’une marche programmées depuis le vendredi ne peut pas être modifié à la veille.
Que le Préfet arrête alors sa campagne d’intoxication et de prouver le contraire de nos versions par des actes écrits. Pour l’heure nous exigeons de la part de ce préfet à excès de zèle de présenter publiquement ses excuses à la communauté estudiantine et de réparer les dommages causés à celle-ci, sans quoi nous allons réclamer avec véhémence sa démission immédiate. Nous invitons les étudiants à rester calme et sereins jusqu’au moment où une assise sera appelée pour décider de ce qui sera la suite de nos mouvements.
Ont signé:
Prince Boris AKE, Président de l’UNSEB
Lucien Nicolas ZINSOU, Président de l’UNEB
Emmanuel ASSIMADA, Président de la FNEB