1,6 milliards de moins perçus, 14 milliards encaissés par une société de Btp sans aucune contrepartie de prestations, plus de 9 milliards d’écart entre le total de virement effectué en 2012 par la Segub et le montant constaté sur les comptes bancaires du trésor public. Tel est le visage que présente la gestion de la filière véhicules d’occasion placée sous la gouvernance de la Société d’exploitation du guichet unique du Bénin (Segub). Selon le ministre d’Etat, Pascal Iréné Koupaki, la mission d’audit des redevances de l’escorte des véhicules d’occasion en transit au Port de Cotonou a révélé de nombreux dysfonctionnements dans l’organisation de la filière et dans la gestion des redevances liées. Au banc des accusés, la Segub mandatée par l’Etat en 2012 pour encaisser les frais d’enlèvement desdits véhicules et assurer leur répartition aux différents prestataires. Au regard des nombreux dysfonctionnements relevés par la mission d’audit, le Conseil des ministres a instruit le ministre de l’économie et des finances, et le garde des sceaux aux fins de transmettre le rapport au pouvoir judiciaire ‘’pour les suites qu’il conviendra d’y donner’’.
Abrogation des décrets de nomination à l’Arcep
Le Conseil des ministres s’est aussi penché sur le rapport à mi-parcours du Bureau d’analyse et d’investigation de la présidence sur l’audit de l’organisation et de la gestion de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep). A en croire le ministre d’Etat Pascal Koupaki, ce rapport révèle des irrégularités au niveau du mode de nomination et de gestion de l’Arcep qui ne respecterait pas les dispositions de la loi 2013-2014 relatives aux communications électroniques et à la poste et qui fixe les modalités de nomination des membres de la poste, notamment les profils et la procédure d’appel à candidatures. Après avoir pris connaissance des premières conclusions du rapport d’audit, le Conseil a pris un décret abrogeant les trois décrets de nomination des membres de l’Arcep et a instruit le ministre de l’économie numérique et de la communication à l’effet d’engager la procédure de nomination des membres de l’Arcep conformément aux textes en vigueur. Au niveau du secteur de la santé, le gouvernement a noté une mauvaise gouvernance et un enracinement de la corruption. C’est pourquoi, le Conseil des ministres a fait l’option de la mise en place d’une commission technique de 13 membres pour proposer les orientations stratégiques d’une réforme dans le secteur et assurer le suivi de la mise en œuvre.
Nouvelle carte universitaire
Le conclave gouvernemental a aussi étudié le projet de restructuration de la carte universitaire et décide de mettre fin à la dispersion des centres universitaires. Au dire de Pascal Iréné Koupaki, cette régionalisation de l’enseignement supérieur pose d’énormes difficultés au secteur. Il s’agit entre autres de l’insuffisance d’enseignants qualifiés pour encadrer les nouveaux centres, de l’insuffisance d’infrastructures d’accueil et de matériels didactiques, avec pour conséquence la baisse de la qualité des enseignements et de la réputation du système éducatif béninois. Ainsi, le gouvernement opte pour une réorganisation et un regroupement des 22 centres universitaires autour de 4 grandes nouvelles universités au lieu des 7 existantes. Il s’agit de deux grandes universités pluri thématiques à l’université d’Abomey-Calavi et à Parakou et deux grandes universités thématiques : l’université des sciences technologiques, ingénierie, et mathématiques d’Abomey et l’université nationale d’Agriculture de Porto-Novo.