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Réduction de la carte universitaire du Bénin : le gouvernement provoque la colère des enseignants du supérieur
Publié le mardi 2 aout 2016  |  Notre Voix
Marie-Odile
© aCotonou.com par Didier Assogba
Marie-Odile Attanasso,Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir.Causerie débat initié par la fondation Friedrich Ebert. Cotonou, le 13 juillet 2016. Soirée politique sur les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir




L’une des décisions issues du conseil des ministres de ce mercredi 27 juillet 2016 est la réorganisation de la carte universitaire nationale. Ainsi, de 22 le nombre d’universités publiques passe désormais à 4. Une nouvelle donne qui ne favorisera pas le désengorgement car les quatre universités sont déjà confrontées au problème de gestion d'effectif. Le Gouvernement vient ainsi de défier les enseignants qui ne sont pas pour la remise en cause de l’actuelle carte universitaire définie par l’ancien régime.



Cette décision du gouvernement de la rupture et du nouveau départ est tombée comme un coup de massue sur la tête non seulement des étudiants et de leurs parents mais surtout des enseignants du supérieur regroupés au sein du Syndicat autonome de la recherche et de l’enseignement supérieur (Synarès) qui avaient pourtant mis en garde le gouvernement contre toutes tentatives visant à supprimer la carte universitaire du régime précédent. Selon le ministre d'Etat secrétaire général de la présidence, Patrice Irénée Koupaki, cette décision vise à mettre fin à la "régionalisation de l'enseignement supérieur" mais aussi à améliorer la qualité de l'enseignement supérieur. Ainsi, les 22 centres universitaires que compte le pays vont être réorganisés et regroupés autour de quatre grandes universités. Deux d'entre elles seront des universités pluri-thématiques à savoir l'université d'Abomey-Calavi et celle de Parakou. Tandis que les deux autres universités seront thématiques. Il s’agit de l'Université d'Abomey qui sera consacré aux sciences et aux technologies ingénieries et mathématiques et celle de Porto-Novo à l'agriculture.

A travers cette décision, le Gouvernement provoque la colère des enseignants du supérieur qui, dans une note rendue publique le 13 juin dernier, avaient dit niet à une nouvelle carte universitaire. Selon ces derniers, cette vision du nouveau départ est rétrograde, inadmissible et porteuse de graves conséquences non seulement pour les universités, mais aussi pour la population béninoise car ces créations ne sont pas fantaisistes comme certains tentent de le faire croire. Au contraire elles répondent parfaitement aux nécessités des universités et coïncident avec l’aspiration des populations qui y tiennent comme à la prunelle de leurs yeux. Et selon eux, le Gouvernement devra affronter à la fois les universitaires et les populations pour imposer cette vision d’arrière-garde. Toujours selon ces enseignants, même s’il se pose aujourd’hui des problèmes d’infrastructures et de ressources humaines, ils pensent qu’il s’agit des problèmes ordinaires qui accompagnent les créations nouvelles. Mais le Gouvernement de la rupture a-t-il bien fait de réduire le nombre d’universités? Les raisons qui fondent la compression de la carte universitaire sont-elles valables? Les quatre universités retenues pourront-elles contenir tous les étudiants du Bénin? Comment pense-t-il améliorer les conditions de travail des enseignants et des étudiants dans ces conditions? Car il ne suffit pas de supprimer pour supprimer mais il faut tenir compte de certains paramètres surtout la surpopulation qui s’observe déjà au niveau de l’Université d’Abomey-Calavi et l’éternel problème de la session unique au niveau de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash). L’idéal serait que le Gouvernement, au lieu de démissionner par la prise de cette décision, mette en place les moyens nécessaires en construisant des infrastructures et en équipant ces universités et centres universitaires créés sous l’ancien régime puisque l’actuelle carte universitaire est le produit de réflexions mûries, sur fond des besoins exprimés par les enseignants.

Benn MICHODIGNI


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