La béninoise Julienne Ahouéfa Abigbé connue sous le pseudo de Ciarath arrêtée en Chine pour trafic de stupéfiant serait-elle abandonnée à son sort par l’Etat béninois à travers l’ambassade du Bénin en Chine? Le constat est que depuis que cette affaire a éclaté avec l’arrestation de notre compatriote jusqu’à sa mise en liberté provisoire, l’ambassade du Bénin en Chine n’a entrepris aucune démarche, ne serait-ce que pour aller aux nouvelles. Aucune autorité de ce pays n’est allée au secours de cette béninoise dans cette affaire où sa culpabilité n’est même pas encore établie. Pire, Ciarath bénéficie aujourd’hui d’une liberté provisoire, toute chose qui démontre que les autorités chinoises, connues pour leur intransigeance quant au respect des lois sur le trafic de stupéfiants, n’ont pu, jusqu’à aujourd’hui, établi la culpabilité de Ciarath. Ce que l’on sait, et selon les déclarations de Ciarath, elle aurait été abusée par un compatriote béninois résidant en Chine et qui l’aidait dans son commerce d’importation de mèches, un certain F.S. La seule faute de Ciarath serait de vouloir rendre service à un ami qui, dans le passé, lui avait aussi rendu service. Sachant que Ciarath allait venir en Chine pour ses affaires, le dénommé F.S lui aurait demandé de lui apporter quelques boites de lait que l’une de ses amies ici au Bénin devrait l’envoyer. Ciarath ne pouvait donc imaginer que les boites de lait étaient en réalité remplies de drogue. Une fois en Chine, à l’aéroport de Guanzhou, le 20 juin 2016,Ciarath a appelé le nommé F.S qui lui faisait comprendre qu’il ne pourrait être à l’aéroport avant 30 mn. Entre temps, la police a procédé à l’interpellation de Ciarath, après avoir découvert dans sa valisede la drogue dans les boites de lait. La naïveté de Ciarath et ses explications ont fini par convaincre les autorités chinoises de son innocence, d’où sa libération provisoire en attendant d’avoir plus de preuve. Seulement, la personne censée étayer les déclarations de Ciarath, le nommé F.S est porté disparu depuis l’éclatement de l’affaire. Il serait rentré au Bénin pour éviter d’être interpellé par les autorités chinoises. Ce qui rend l’enquête difficile puisque, même si les autorités chinoises sont convaincues de l’innocence de Ciarath, elles ont besoin de preuve et seul le nommé F.S, à qui les boites de drogue étaient destinées, peut en fournir afin de sortir Ciarath de ce pétrin.
Il faut arrêter F.S et sauver Ciarath
Mais là où Ciarath se sent abandonnée, c’est qu’au moment où on lui réclame 200 millions de FCFA pour lui trouver un avocat, contrairement aux ambassades des autres pays de la sous-région qui viennent en aide à leurs compatriotes en difficulté au pays du soleil levant, le Bénin ne lève pas le petit doigt juste pour aller à la quête de la vraie information. C’est comme si l’Etat béninois avait déjà condamné notre compatriote avant même la manifestation de la vérité. Le pire, c’est que Ciarath ne serait même pas seule dans le cas. Plusieurs béninoises croupissent dans les geôles en Chine sans que cela n’émeuve personne à l’ambassade du Bénin en Chine. Les ambassades servent alors à quoi si elles ne peuvent pas être au chevet des compatriotes en difficulté dans les pays étrangers. Dans les pays développés, même lorsque la culpabilité est établie, les négociations entre Etats continuent en vue de voir comment rapatrier ces compatriotes pour qu’ils purgent leur peine chez eux. Encore que, ce n’est pas le cas de Ciarath. Elle pourrait être totalement innocentée si les autorités béninoises s’impliquaient dans cette affaire en procédant à l’arrestation du sieur F.S qui serait même déjà une fois interpellé au Bénin puis relâché, étant donné que Ciarath qui l’accuse n’était pas sur le territoire national. C’est donc la parole de Ciarath contre celle de F.S. Mais pour que la vérité éclate, il faut seulement que l’ambassade du Bénin en Chine se rapproche de notre compatriote pour avoir sa version des faits et d’autres détails qui pourront lui permettre de confronter le nommé F.S qui a abusé de la naïveté de Ciarath. Ce faisant, l’Etat béninois aurait fait justice dans cette affaire et sauver la vie de cette béninoise, âgée de 25 ans et mère d’une fillette de 4 ans.
M.M