En 36 ans de coopération avec la Bénin, beaucoup de projets et réalisations sont à mettre à l’actif du Japon. C’est pour donner de la visibilité auxdites réalisations afin que le peuple béninois et le contribuable japonais en soient davantage informés que l’ambassadeur nippon, à travers le représentant résident de la Jica au Bénin, ToruTogawa, a initié cette tournée. De Cotonou à Abomey-Calavi en passant par Ouidah, trois étapes ont ponctué cette visite de terrain.
Première étape, le Collège d’enseignement général III de Ouidah où le gouvernement japonais a construit, pour le compte de l’année fiscale 2015-2016, un module de 4 salles de classe, chacune équipée de 30 tables et bancs plus bureau. Selon le directeur par intérim de l’établissement, Savi Awoké, ce don vient combler un déficit d’infrastructures. En effet, avec un effectif de plus de 2000 élèves, le Ceg 3 ne disposait que 6 classes dont certaines d’entre elles construites en matériaux précaires. Au nom de l’association des parents d’élèves, des autorités départementales en charge de l’éducation, M. Awoké a exprimé sa reconnaissance au peuple du Japon. D’un coût estimé à environ 44 millions FCfa, ce module de classes vient s’ajouter au millier construit sur l’étendue du territoire par la coopération japonaise. Après le Ceg 3, cap fut mis sur le Centre de perfectionnement aux actions post conflictuelles de déminage et de dépollution (Cpadd) de Ouidah. Un des piliers de ce centre de formation professionnelle militaire-civil de référence en Afrique, le Japon y a énormément investi depuis 2007, c’est-à-dire près de 5 ans après sa création. A travers le Fonds partenariat de l’année 2009 entre le Japon et le Pnud, 2 millions de dollars ont été mis à la disposition du Cpadd pour la construction de bâtiments pour des besoins en bureaux, salle de formation, dortoirs, acquisitions de véhicules, etc. En 2013, le centre a bénéficié, d’un financement supplémentaire de 500 milles de dollars. A la suite de la visite guidée dans les salles de cours, au magasin des armes, à la salle d’exposition des munitions, les dortoirs et du bâtiment devant servir de bureaux pour l’administration générale, encore en chantier, le directeur du Cpadd, le lieutenant-colonel Gilbert Lossitodé, a exprimé à son tour sa gratitude au peuple japonais. Son souhait est que la coopération entre les deux pays dure pour autant qu’il existe des besoins. Un appel qui visiblement a reçu un écho favorable puisque l’ambassadeur du Japon près le Bénin Daini TSUKAHARA a rassuré que « le financement du Cpadd va continuer pendant longtemps » au regard du rôle important que joue le centre en matière de paix, un élément très capital pour tout développement. Troisième et dernière étape du périple, le centre AfricaRice à Abomey-Calavi.C’est une structure internationale de la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (Card), un groupe consultatif de donateurs bilatéraux, multilatéraux africains et d’institutions internationales. La Card est une initiative de la Jica, du Japon et de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (Agra). C’est donc à juste titre que le Japon est l’un des plus grands donateurs de AfricaRice dont l’objectif est de développer des variétés de riz sur mesure adaptables aux environnements africains, d’améliorer les statistiques rizicoles pour la sécurité alimentaire en Afrique. A AfricaRice Abomey-Calavi où sont financés plusieurs projets par le Japon, des experts japonais y travaillent avec d’autres chercheurs africains. La visite guidée sur ce vaste domaine, a permis de toucher du doigt tout le travail de recherche scientifique qui s’y fait.
Fruits de la coopération bénino-nippone en bref
C’est depuis 1980 que la coopération bénino-japonaise a pris corps. En dons, prêts ou coopération technique (envoi d’experts et de volontaires, stages), elle intervient dans les principaux secteurs que sont : l’Education, la Santé, l’Agriculture, l’Hydraulique villageoise, Ainsi, on peut noter entre autres, la construction de 1060 salles de classe construites avec latrines, bureaux et magasins au primaire, la construction de l’Eni de Djougou pour les instituteurs, la construction et l’équipement de l’Homel, la construction et l’équipement de l’hôpital d’Allada, en cours (9, 4 milliardsFCfa), la construction de 1500 équivalents points d’eau, projet d’approvisionnement en eau potable (en cours) à Glazoué et Dassa-Zoumè (5,3 milliardsFCfa), la construction du port de pêche de Cotonou, la formation de 2500 pisciculteurs par le projet Provac, l’appui au développement de la riziculture.
Jacques BOCO