Après un peu plus de 100 jours passés à la tête de l’Etat, Patrice Talon s’est enfin rendu en visite officielle au Nigeria où il a eu droit à tous les honneurs dus à son rang. Au lendemain de la commémoration de la fête nationale, le chef de l’Etat s’est envolé pour Abuja où il a été reçu par son homologue Muhammadu Buhari. Au cœur des discussions, la question de la fourniture de l’énergie électrique au Bénin par le Nigeria. Patrice Talon espère donc obtenir de son homologue nigérian une augmentation de la quantité de l’énergie électrique que ce pays fournit au Bénin. S’il réussit à convaincre les Nigérians, ce ne sera qu’une solution ponctuelle, car le Nigeria a ses propres problèmes. Sa production vise d’abord et avant tout la satisfaction de la consommation locale. Le déficit énergétique est si criant chez nos voisins de l’Est que tous les ménages disposent au moins d’un groupe électrogène à Lagos et Abuja.
Muhammadu Buhari, malgré sa bonne volonté ne peut délaisser ses compatriotes pour s’occuper des populations béninoises. En termes clairs, si le Nigeria a de l’énergie, priorité sera donnée aux Nigérians. L’initiative diplomatique de Patrice Talon est louable, c’est bien de demander de l’aide, mais il serait encore plus raisonnable de chercher d’autres solutions à ce problème. Car avant lui, Boni Yayi et Mathieu Kérékou ont jeté leur dévolu sur le Nigeria. La suite, on la connait.
D’ailleurs, au cours du débat télévisé dont il était l’invité vedette le 1er août dernier, Patrice Talon a reconnu que la solution à ce problème qui perdure depuis des décennies se trouve au Bénin. Pour mettre fin au délestage d’ici la fin de l’année en cours, le gouvernement a décidé de redonner vie à certaines centrales électriques installées sur le territoire béninois. Et pour résoudre définitivement ce problème, le chef de l’Etat a affirmé qu’il sera fait appel au privé pour l’implantation de centrales électriques. Les efforts devraient plutôt se concentrer à ce niveau-là pour que très vite, ce défi soit relevé dans les meilleurs délais. Le chef de l’Etat a donné des assurances fermes à ce propos. De l’acte à la parole, il y a soit un pas, soit un fossé.