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Grève illimitée dans toutes les universités publiques du Bénin : l’avenir de la jeunesse ne préoccupe pas le gouvernement
Publié le lundi 8 aout 2016  |  Notre Voix
L’Université
© Autre presse par dr
L’Université d’Abomey-Calavi (UAC) de Cotonou




L’invalidation de l’année académique à la Flash et la suspension pour 5 ans de 21 étudiants montrent clairement que l’avenir des jeunes ne préoccupe pas le gouvernement en place. Les étudiants sont prêts pour dialoguer avec les autorités rectorales et le gouvernement. Mais en face, ils ne trouvent personne. Leur marché pacifique a été réprimée dans le sang et 21 parmi eux ont été suspendus pour «terrorisme» et consorts, des prétextes fallacieux pour remettre en cause le droit à leur liberté d’expression. Si l’avenir de la jeunesse préoccupait réellement le gouvernement, il allait déjà trouver une solution à la crise. La décision prise par les autorités rectorales est politique et elles ne peuvent pas la prendre sans l’avis de l’exécutif.

Il faut préciser que toutes les activités académiques et pédagogiques seront paralysées dans toutes les universités nationales du Bénin, notamment à l'université d'Abomey-Calavi (UAC) à partir de ce vendredi 05 août 2016. Il s'agit d'une motion de grève illimitée pour réclamer le rétablissement des 21 étudiants suspendus à la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash) et l'abrogation de la décision rectorale portant invalidation de l'année académique 2015-2016 à la Flash. L'information a été portée à la connaissance des professionnels des médias et par ricochet, de l'opinion publique béninoise par les responsables des trois Organisations estudiantines. C'était à la faveur d'une conférence de presse tenue dans la soirée de ce vendredi au bas du bâtiment B abritant leurs sièges à l'UAC.



Conférence de presse des responsables étudiants FNEB - UNEB – UNSEB




Peuple Béninois,

Membres de la communauté universitaire,

Mesdames et Messieurs les journalistes,



Nous vous remercions pour votre présence à cette conférence de presse qu’organisent conjointement les trois Organisations estudiantines de l’Université d’Abomey-Calavi. Cette rencontre que nous avons avoir avec vous, a pour objectif de clarifier notre position à l’opinion publique béninoise sur la situation de crise qui prévaut actuellement à l’UAC.

Chers professionnels des médias,

Mesdames et Messieurs,

L’Université d’Abomey-Calavi connait depuis quelques semaines des heures chaudes marquées par la divergence entre autorités et nous, sur l’organisation de la session de rattrapage.

Cette situation déplorable qui a plongé l’UAC dans une paralysie générale des activités académiques et pédagogiques d’avril à août 2015, a refait tapis du fait du non respect des recommandations de sortie de crise faites l’année dernière par les autorités gouvernementales, notamment l’ancien président Boni YAYI.

En effet, un point fondamental constituait et constitue aujourd’hui la pomme de discorde entre les autorités et les étudiants conduits par les Organisations estudiantines. Il s’agit de l’organisation de la session de rattrapage que réclament les étudiants, conformément aux dispositions régissant l’application du système Licence-Master-Doctorat (LMD) à la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH). Mais la volonté unilatérale des autorités s’oppose à cette réclamation, pourtant légitime des étudiants.

Pour rappel, la situation a pu connaitre une sortie de crise temporaire grâce à l’intervention de l’ancien président de la République, Boni YAYI. Il s’était engagé à accompagner financièrement et matériellement les autorités universitaires à organiser la session de rattrapage au profit des étudiants. De plus, il avait recommandé l’organisation d’un séminaire sur l’application du système LMD en République du Bénin. Mais ledit séminaire n’a pu être organisé en Octobre 2015 comme prévu. Toutes nos démarches visant à amener les autorités à l’organiser, ont été vaines.

C’est ainsi que les mêmes problèmes sont revenus sur tapis cette année. Ne pouvant laisser cet imbroglio perdurer à la FLASH, nous avions, sur décisions de l’Assemblée générale des étudiants, pris l’option de boycotter pacifiquement toutes les compositions de la FLASH au titre de l’année académique malgré la horde d’hommes en uniformes employée sur le terrain. Nos mouvements de boycott n’ont causé aucun dommage aux usagers de l’UAC parce que nous avons renoncé aux violences dans nos luttes.

Mais, nous avons été surpris par une décision rectorale signée du Recteur Brice SINSIN qui n’a trouvé autres mesures que de suspendre vingt-et-un (21) de nos camarades de l’UAC pour cinq (05) ans et d’invalider l’année académique à la FLASH. Ces décisions que nous contestons, sont prises pour nous intimider et nous manipuler. Nous restons sereins et concentrés sur les revendications majeures: La Session de Rattrapage à la FLASH, le paiement des bourses et secours, de bonnes conditions de vie et d’étude en un mot.

Mesdames et Messieurs,

Nous profitons de cette aubaine pour dire à l’opinion publique et rappeler à tous les étudiants de l’UAC qu’il y est lancé à partir de ce jour, vendredi 5 août 2016, un mot d’ordre national de grève illimitée dans toutes les universités publiques du Bénin.

Nous en appelons à la responsabilité du gouvernement du Nouveau Départ pour que :
• Les étudiants suspendus soient rétablis,

• La décision d’invalidation de l’année académique à la FLASH soit abrogée,

• Les étudiants soient mis dans de bonnes conditions dans toutes les universités publiques du Bénin.

Nous, étudiants de l’UAC ne sommes dans aucun bras de fer avec nos enseignants, mais nous réclamons nos droits.



Vive la lutte estudiantine!


Vive la République!

Nous vous remercions





Quelques étudiants apprécient



C’est désormais clair que les étudiants inscrits à la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash) de l’Université d’Abomey-Calavi ne finiront plus l’année académique 2015-2016 en cours. C’est la décision prise par les autorités au plus haut niveau de cette université. Votre journal ‘’Notre Voix’’ s’est préoccupé de la situation et a recueilli pour vous les impressions de quelques étudiants.



Joël M: Etudiant à l'Eneam

«La situation actuelle à la Flash est un sujet préoccupant qu'il ne faut pas ignorer. Il est à noter qu'avec le système Lmd, la session unique ne peut être tolérée surtout dans les facultés. Avec ce système, il faut valider 75% des matières avec une moyenne de 12. Le vrai problème à ce que je sache est la correction des copies à double reprises mais ce qui ne vaut pas la peine. Si, les étudiants de la Flash baissent les bras, cela agira sur toutes les facultés. Il faut que cela change à moins que les autorités prennent la situation en charge car perdre une année n'est pas facile».



John Eguéh: Etudiant

«Sincèrement, je suis d'avis à voir la situation actuelle. Si on s'en tient à ce que l'année académique est perturbée d'un côté et que les examens du premier et du second semestre sont restés sans suite, il faut se dire qu’à quoi bon ne pas attendre et voir un peu clair dans les choses et mieux les organiser. Partant de cela, il vaut mieux dire «ça suffit», bien contrôler les choses et les prendre en main. Je crois que la question n'est pas là mais plutôt comment faire pour intégrer à la rentrée prochaine les revendications pour lesquelles nous luttons aujourd'hui. C'est la véritable question. L'autre situation est le caractère pléthorique que prendront les choses l'année qui s'annonce. Mais si tout va bien, tout ira bien et c'est notre souhait».



Baudouin A : Etudiant à la Fadesp

«Moi, je vois que les autorités font du n’importe quoi. Elles sont tout peinard dans leurs bureaux et ont leurs enfants dans les universités privées ou à l’extérieur. Ne tenant pas en compte nos souffrances, elles prennent des décisions qui mettent à mal nous autres enfants de pauvres. Elles devraient se calmer et dialoguer avec les camarades au lieu de faire tout ce boucan».



Vincent .O: Etudiant à la Faseg

«Il faut d'abord notifier que ceci a commencé depuis l'année passée et suite à des manifestations et protestations estudiantines, l’administration a cédé juste pour l'année passée et que cette année cette réforme se mettra en exécution en commun accord avec les étudiants. Étonnant que nos camarades continuent ces protestations cette année or ils étaient censés avoir une session unique cette année. Ces protestations font qu'ils n'ont pas jusqu'à ce jour exécuté même le premier semestre. Or l'université est en congé le mois de septembre et l'année universitaire doit être bouclée en décembre. Comment faire composer le premier semestre, exécuter les cours et les compositions du second semestre et donner les résultats en trois mois ? Je trouve bien raisonnable l'invalidité déclarée de l'année».



Abraham T : Etudiant à l’Upi

«Selon moi c’est très mauvais d’invalider l'année aux étudiants de la Flash. On ne peut tout de même pas pénaliser tout ce nombre de personnes à cause d'une affaire dont les concernés ont déjà été exclu! Moi je trouve cette décision inhumaine. Mais ça se comprend car ceux là qui prennent les décisions n'ont pas leurs enfants dans ce cas. Moi j'appelle ça de la barbarie. Ça leur servira à quoi de s'amuser avec l'avenir de tous ces étudiants? Ils sont là pour réussir et accomplir leur vie. Mais si on blanchi leur année cela constitue un frein à leur évolution».

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