Prétendu élu président du Comité exécutif de la Fédération béninoise de football (Fbf) à l’occasion du très décrié congrès électif du 14 juin 2016, Anjorin Moucharafou est pourtant invisible dans les stades. Hier, dimanche 7 août, il a encore brillé par son absence au stade de l’amitié Général Mathieu Kérékou.
Anjorin Moucharafou, président de la Fbf ? Rien ne le prouve. En tout cas, les faits n’amènent pas à le confirmer. C’est vrai que sa prétendue élection est entourée de toutes les contestations d’une partie de la famille du sport roi béninois. Cette partie des férus du football béninois a décrié la tenue de l’Assemblée générale élective du 14 juin dernier à cause de la seule liste de Anjorin Moucharafou autorisée à y compétir. Les adversaires de Anjorin estiment qu’ils sont injustement mis hors-course et que le tapis rouge a été astucieusement dressé pour le retour aux affaires de l’ancien président de la Fbf. Le Comité de normalisation n’ayant pas entendu son appel, la partie se réclamant marginalisée a saisi la justice pour empêcher la tenue de ce congrès électif. Cela n’aura pas suffi.
La Fédération internationale de football associations (Fifa) et la Confédération africaine de football (Caf) ont envoyé leurs représentants à Cotonou pour valider les résultats du congrès. Dans le cafouillage, le congrès a eu lieu. La liste de Anjorin Moucharafou a été plébiscitée par les congressistes présents et validée par les représentants de la Fifa et de la Caf. Mais, les choses ne sont plus si simples que ça pour l’équipe qui se réclame gagnante. Puisque la justice s’est, cette fois-ci, invitée au dossier. «Toutes les personnes qui ont été élues sur la liste sont sans exclusion dans le collimateur de la justice», a déclaré à l’époque Michel Adjaka, président de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab). Effectivement, le juge du Tribunal de première instance de Porto-Novo a invité à comparaître les membres du Comité exécutif «élu » et ceux du Comité de normalisation pour non-respect de décision de justice. Ils ne se sont pas rendus au tribunal. Alors, le juge a émis des mandats d’amener à leur encontre. Depuis, ils sont introuvables.Certains disent qu’ils sont en exil. Conséquence : C’est le gouvernement à travers le ministère des sports qui se voit obliger d’organiser les actions à la place de la fédération. C’était le cas le 1er août dernier à l’occasion de la finale de la coupe de l’indépendance. C’est pareil pour ce qui concerne le match Bénin-Côte d’Ivoire des éliminatoires de la Can des cadets joué hier au stade de l’amitié, Général Mathieu Kérékou (1-1). Pire, Anjorin Moucharafou et sa bande boudent systématiquement les stades. Hier, malgré l’appel du gouvernement au peuple béninois à venir au stade soutenir les Ecureuils cadets, il n’y avait pas trace de Anjorin Moucharafou au stade. Il devrait quand même être le premier concerné.
Le Chef de l’Etat était là avec quelques membres de son gouvernement. Le public a fait l’un de ses grands déplacements de ces derniers temps au stade pour soutenir la sélection nationale cadette. Celui qui se réclame président de la Fbf était où en ce moment ? En tout cas, il n’était pas au stade. Pourtant, se réclamant comme tel, il est allé rendre visite aux joueurs à leur lieu de regroupement quelques jours avant le match. A l’occasion, il les incitait à se surpasser et gagner le match, comme lui il le fait. «Je suis un gagneur ». C’est vrai qu’un confrère a qualifié cette visite de non-événement. Pour ce confrère qui s’exprimait samedi dernier sur une radio de la place, Anjorin a profité de l’absence du territoire national du ministre des sports pour s’offrir ce luxe. «Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Si le ministre des sports était présent, Anjorin ne pourrait pas se rendre dans l’hôtel des Ecureuils cadets», disait-il. Il y a quelques semaines, c’est le même Anjorin Moucharafou qui annonçait sur les antennes de Bbc Afrique la reprise imminente du championnat national de football. On se demande comment son Comité exécutif va-t-il organiser ce championnat alors que ses membres se cachent !
Athanase Dèwanou