Malgré la situation déplorable héritée de l’ancien régime au plan sécuritaire, des dispositions sont prises pour garantir la sécurité des Béninois et outiller les forces de l’ordre pour des interventions rapides et efficaces. C’est ce qu’il faut retenir du bilan sécuritaire fait par le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Sacca Lafia. « Avant deux actes de braquages réussis, sachez qu’il y a eu 8 tentatives que la police a interceptée et dont on ne parle pas.
Après deux braquages réussis, il y a des auteurs arrêtés à la suite et dont on ne parle plus ». C’est ainsi que le ministre Sacca Lafia répondait pour convaincre ceux qui croient que rien ne se fait au plan sécuritaire ou que les forces de l’ordre sont indifférentes aux actes de vandalisme perpétrés. Les services de renseignements ne sont pas défaillants, mais la réalité est autre, fait-il savoir. Pour nombre de gens, la levée de certaines barrières de sécurité est à la base des actes de banditisme qui se sont accrus dès la prise de fonction du nouveau gouvernement. Même si cette mesure a pour corollaire la fluidité de la circulation avec moins de contrôles, le ministre Sacca Lafia fait remarquer que la recrudescence du banditisme est une pure coïncidence. « L’insécurité dont se plaint la plupart est constituée à 80% des cas, de vols à mains armées avec pour cibles des établissements financiers et des personnes qui gardent par devers eux d’importantes sommes. D’où la nécessité pour chaque Béninois de faire preuve de prudence et de vigilance », clarifie-t-il.
Le gouvernement actuel comble les lacunes
« Manque de moyens logistiques, malaise au sein du personnel avec à la clé des promotions irrégulières, constituent entre autres des situations héritées de l’ancien gouvernement au plan sécuritaire. Mais des réformes sont en cours pour assainir le milieu et faire disparaitre les malaises. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les suppressions et prises de décrets », a expliqué le ministre Sacca Lafia. De ses dires, le respect des textes en vigueur est une nécessité et l’avancement en grades doit être basé sur le mérite et l’ancienneté. Quant aux questions d’intérêts pécuniaires, il indique qu’il faut d’abord régler le problème de salaire de base pour calculer les primes et les indemnités. Du point de vue matériel, il a déploré le déficit des commissariats en équipements. « Il y a des commissariats qui ont été créés depuis 4 ans, sous l’ancien gouvernement et qui n’ont pas de véhicules. Dans ce cadre, nous avons livré une quarantaine de véhicules à la gendarmerie. Ce sera incessamment le tour de la police pour renforcer la mobilité des forces de l’ordre », a-t-il indiqué.
La communication et les nouvelles technologies : une priorité !
Le ministre de l’Intérieur, Sacca Lafia, a reconnu que le système de défense et de sécurité béninois souffre d’une défaillance chronique en moyens de communication. Ce qui constitue une véritable entrave aux opérations rapides et efficaces des forces de l’ordre. « Les forces de l’ordre sont dépourvues de moyens pour faire les liaisons. Les communications sont défaillantes », a-t-il précisé. En guise de mesure d’urgence, le ministre Sacca Lafia annonce la mise en marche d’un numéro vert joignable par tous et à tout temps pour signaler les cas de braquage. « Nous règlerons les problèmes de talkie walkie. Car nous avons effectivement besoin de ces équipements pour une communication dynamique », a-t-il fait entendre. Des vidéos de surveillances seront installées dans la ville de Cotonou pour identifier les indélicats qui opèrent à tout moment. Il a annoncé que le projet est en étude et s’élève à 2 milliards de francs Cfa pour la seule ville de Cotonou. Sur la question des puces à enregistrer par service, le ministre a expliqué que la mesure visant l’enregistrement des cartes sim répond à un souci de traçabilité des indélicats. L’enregistrement de chaque sim permettra de reconnaitre son possesseur réel. Il en est de même pour ce qui est de la distribution des plaques. L’objectif est d’avoir une base de données de tous les téléphones enregistrés et une base de données de tous les engins et véhicules enregistrés. Par ailleurs, il sera bientôt procédé au recensement de tous les Béninois pour avoir un fichier national de l’état civil. Et l’étape suivante sera d’attribuer à chaque Béninois un numéro unique.
Anselme Pascal Aguéhoundé