La recomposition de la classe politique qui a commencé depuis le 06 avril 2016 se poursuit. Quatre mois après l’investiture du chef de l’Etat, les admirateurs de Patrice Talon s’accroissent. La société civile, tout en veillant au grain, ne se lance pas encore dans les invectives. Quant aux forces politiques, elles ne cessent d’intégrer le cercle de celles qui gravitent autour du pouvoir.
Le chef de l’Etat, Patrice Talon, a le vent en poupe. L’une de ses dernières recrues est l’ancienne force politique qui a rallé avec Me Adrien Houngbédji en 2011 et qui a combattu les abus de l’ex-président, Yayi Boni. Il s’agit bien de l’Union fait la nation. Quelques semaines plus tôt, c’étaient les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) qui épousaient et approuvaient les actions publiques majeures posées par le chef de l’Etat, Patrice Talon, depuis son entrée en fonction. Les Fcbe constituaient la première force politique sous le régime de Yayi Boni. Avec ces rapprochements, les deux plus grands ensembles politiques du pays adoptent des points de vue convergent vers les actions politiques majeures du président Patrice Talon. A ces deux forces politiques s’ajoutent celles qui participent directement à la gestion du pouvoir à savoir l’Alliance pour un Bénin triomphant (Abt) du ministre d’Etat, Abdoulaye Bio Tchané, qui tend son hégémonie sur les départements de l’Atacora et la Donga puis discute le terrain politique dans le Borgou et l’Alibori. Il y a aussi le Rassemblement Nouvelle conscience du ministre d’Etat, Pascal Irénée Koupaki, qui caracole dans le Bénin méridional avec la maîtrise de plusieurs poches électorales. Les sympathisants de Sébastien Ajavon ajoutés à ceux du président Patrice Talon lui-même, donnent une majorité suffisante, confortable et rassurante pour solliciter les consultations indispensables aux réformes politiques et institutionnelles.
Saisir la balle au bond
Le délai que le chef de l’Etat s’est fixé pour disposer de réformes qui lui tiennent à cœur, est fin décembre 2016. A moins de quatre mois de l’échéance, il est question de passer à la vitesse supérieure. Tenant compte du moment très propice où les différentes forces politiques s’accordent sur l’essentiel de sa gestion, il est souhaitable pour le chef de l’Etat de commencer les consultations telles qu’il les a annoncées à l’occasion de son discours du 31 juillet 2016. En dehors du projet de mandat unique qui achoppe, les acteurs politiques et ceux de la société civile sont d’avis qu’il faut réformer le système partisan. Alors, il faut, pour Patrice Talon, saisir la balle au bond pour ne pas avoir à trop négocier plus tard avec les marchands politiques. Ainsi, suivant sa volonté de ne pas faire du référendum une simple formalité, les consultations envisagées doivent vite se faire afin d’ouvrir la phase suivante qui consistera à envoyer le projet à l’Assemblée nationale. Tout le monde gagnerait du temps si le président de la République franchissait très rapidement les deux étapes et faisait aboutir les réformes qui visent à moderniser l’Etat béninois, sa démocratie et sa gestion quotidienne des affaires publiques.
Jean-Claude Kouagou