L’ancien ministre de Yayi Boni, Valentin Djènontin a vitupéré certaines actions du président Talon. Contrairement à l’esprit du communiqué du 20 juillet dernier qui révélait des députés Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) prudents face à la gestion du gouvernement Talon, Valentin Djènontin a été très pénétrant la semaine écoulée sur Radio Hémicycle.
Le député de la 6ème circonscription électorale, Valentin Djènontin a été brusque et sans précaution jeudi dernier. Il n’a pas été du tout tendre envers le gouvernement de la Rupture par rapport à certaines actions engagées depuis peu. Notamment, la gestion au Port autonome de Cotonou. « J’étais bel et bien là quand le Pvi-Ng (Programme de vérification des importations –Nouvelle génération, Ndlr) avait été géré. En son temps, il y avait un centre de formalités qui avait été créé par Bénin Control qui prenait toutes les ressources, même les ressources publiques. Ensuite, c’est ce centre qui procède à la répartition au niveau des gestionnaires de parcs et au niveau des acteurs portuaires. En ce moment, c’était des milliards de F Cfa qui se volatilisaient. Un privé gardait par devers lui des fonds qui pouvaient servir au développement du pays. Pendant le Pvi, l’économie s’effondrait», a-t-il laissé entendre. «… Mais à mon avis, on est en train d’occuper le peuple à des futilités pour piller le pays. Peut-être aussi qu’ils veulent donner la filière (des véhicules d’occasion, Ndlr) et ils estiment qu’il faut d’abord salir ceux qui avaient géré le pays… Ils sont en train d’endormir le peuple», ajoutera-t-il. Pour Valentin Djènontin, le guichet unique, Segub, aujourd’hui décrié par la Rupture « est la meilleure réforme pour les recettes au Port autonome de Cotonou du point de vue assainissement des pratiques sur la plateforme portuaire». Le député préfère ne pas pratiquer la langue de bois. Son discours sonne très acerbe face au langage presque complaisant offert par les députés Fcbe dans un communiqué le 20 juillet dernier. «Les députés membres de l’intergroupe ont vécu avec le peuple béninois, les 100 premiers jours du gouvernement de la Rupture et considèrent comme baptême de feu au cours duquel le président Talon a donné l’orientation de son mode de gouvernance. Même si certaines actions sont satisfaisantes pour le renforcement de notre démocratie, d’autres par contre, méritent à ce que nous parlementaires, soyons très attentifs », peut-on lire dans ledit communiqué. Le député André Okounlola avait entretenu lui aussi à la fin des travaux de Grand-Popo le flou. «Nous ne pouvons pas tout de suite dire que nous sommes de l’opposition ou que nous sommes de la mouvance. Néanmoins, nous avons une position responsable qui est la suivante : nous sommes des élus du peuple, nous sommes des députés élus par le peuple», avait-il lancé très moins engagé. L’ancien ministre des Transports Gustave Sonon, et le député Benoit Dègla n’ont pas non plus été incisifs lors du débat télévisé ayant porté sur les 100 jours du gouvernement de Patrice Talon.
Après la rencontre de Grand-Popo, Valentin Djènontin veut apparemment corser un peu son discours. Il veut rompre avec les déclarations insipides, moins audacieuses et alerter sur certains errements de la Rupture. Au micro de la radio Hémicycle, il a osé dire sa vérité. Mais, il est trop tôt de soutenir que cette sortie pourra inspirer d’autres députés cauris. Les 29 députés Fcbe présentés par l’ancien ministre Djènontin comme «une majorité de blocage » à l’Assemblée nationale n’ont pas les mêmes motivations. Il faudra bien que Valentin Djènontin réussisse à convaincre ses collègues sur l’importance de ce devoir de veille. Un challenge.
A.S