Toute entreprise qui produit ou importe les sachets en plastique en République du Bénin sera désormais punie d'une amende de dix millions de francs CFA à vingt millions de francs CFA et d'un emprisonnement de trois à six mois ou de l'une de ces deux peines seulement, annonce mercredi à Cotonou, une proposition de loi visant à interdire la production, l'importation, la commercialisation, la détention, la distribution et l'utilisation des sachets en plastique non dégradables au Bénin.
Outre cette mesure répressive, les dispositions de cette même loi en gestation à l'Assemblée nationale du Bénin, prévoient également des sanctions à toute personne qui commercialise, distribue et détient les sachets en plastique sur le territoire béninois, allant d'une amende de cent mille francs CFA à cinq millions de francs CFA.
De même que toute personne qui déverse ou jette les sachets en plastique dans les infrastructures des réseaux d'assainissement, dans la mer, les cours et plans d'eau et leurs abords est puni d'une amende de cent mille francs CFA à cinq cent mille francs CFA.
Interrogé par Xinhua, le député Jean Okoundé des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), l'initiateur de cette proposition de loi, a estimé que ces mesures répressives permettront d'éloigner les opérateurs béninois de la commercialisation de ces sachets plastiques sur toute l'étendue du territoire béninois.
"Nous avons initié cette proposition de loi dans le but d'assainir l'environnement des villes et campagnes de notre pays, où les sacs plastiques servent souvent d'emballage des produits et articles achetés dans le commerce. Jetés dans la nature après cette seule utilisation, ils polluent l'environnement", a-t-il confié à Xinhua.
Par ailleurs, a-t-il souligné, la production, l'importation, la commercialisation, ou la distribution de sachets en plastique non dégradables destinés aux activités sanitaires, médicales, militaires, de guerre, de recherches scientifiques et expérimentales ou destinés aux mesures de santé publique, de sécurité et de sureté nationales sont soumise à autorisation spéciale délivrée par le ministre chargé du Commerce sur avis technique de la Direction générale de l'environnement.
Selon le professeur Benjamin Fayomi, directeur de l'Institut des sciences biomédicales appliquées à la faculté de médecine de l'Université d'Abomey- Calavi, l'usage des sachets en plastique est responsable de la pollution physique de l'environnement, de l'effet de bouchage des canaux de conduite et d'évacuation des eaux et des déchets liquides divers, de la mort de plusieurs animaux domestiques et sauvages suite à leur ingurgitation.
"Ces sachets ont des effets cancérigènes lorsqu'ils sont utilisés pour des aliments chauds, consommés ensuite par l'homme", a-t-il avertit.