Le samedi 30 juillet 2016, African Sound City à Cotonou, précisément à Kindonou, a connu une ambiance des grands soirs. En effet, Edjamian Sèdôdé Gwladys livrait un spectacle live pour le bonheur du public constitué d’amis, parents et autres curieux venus nombreux découvrir cette jeune artiste qui a choisi une musique atypique, le reggae, qui n’enregistre pas beaucoup de femmes chez nous au Bénin.
Une soirée riche en couleurs et en « vibrations positives » comme le disent les rastafaris. C’est ainsi qu’il convient de qualifier ce spectacle pour lequel les aficionados du reggae se sont fortement mobilisés, du fait de la bonne communication assurée par le staff de l’artiste sur les réseaux sociaux. En effet, pour son premier spectacle live en tant qu’artiste professionnelle, Sèdôdé n’a pas voulu faire les choses à moitié. C’est ainsi qu’en dehors des télévisions et radios, Facebook, whatsapp et autres réseaux sociaux dont les fanatiques se comptent par dizaines de milliers au Bénin ont été également mis à contribution pour drainer la foule. Une foule qui d’ailleurs n’a pas voulu se faire conter l’événement et n’a pas boudé son plaisir.
Un cocktail musical pour un show inédit
Au menu de ce spectacle, la nouvelle étoile de la musique reggae au Bénin a servi au public un cocktail de mélodies aussi énergiques qu’attachantes les unes les autres. Au total, 12 titres dont 2 interprétations (« Rédemption song » de Bob Marley et « Reggae » de Etana) ont été exécutés par Sèdôdé qui a eu le bonheur de partager la scène avec son géniteur qui lui a d’ailleurs mis le pied à l’étrier. C’est le titre « Heal me » de l’icône africaine du reggae Alpha Blondy que ce duo singulier (père et fille) a choisi pour transmettre de vives émotions très vite captées par le public totalement acquis et qui a baigné dans un univers musical métissé et euphorisant. Entre autres titres, Love forever, Hanti, Violence conjugale, True love, ont été servis au public qui a pu se rendre compte des réels talents de cette jeune artiste qui entrevoit le reggae comme « une musique très spirituelle et sensibilisatrice ».
Une artiste qui trace sa voie
Ayant hérité de sa passion pour le reggae de son père, Sèdôdé a très tôt entrepris d’apporter une touche particulière à cette musique déjà impérissable. « Avec mes cinq années passées au sein des K-sseurs d’Abomey-Calavi, j’ai conforté mon aisance dans le reggae parce que c’est le seul rythme qui me permet de m’exprimer », précise cette fleur à peine éclose de la musique reggae. A son registre musical de prédilection, la jeune artiste ajoute de la musique country, mais apporte aussi et surtout des sonorités puisées de nos rythmes traditionnels pour enjoliver et aboutir à une musique de fusion, du « reggae métissé », comme elle se plaît à le souligner, pour contenter les goûts. Une démarche assez éclectique qui n’a pas manqué de rencontrer l’adhésion des nombreux « reggaephiles » parfaitement en phase avec l’artiste. Pour preuve, nombre de refrains ont été repris en chœur par le public d’African Sound City de Jah Baba à Kindonou.
Sèdôdé qui dispose depuis quelque temps d’un single intitulé « Hanti » dont le clip tourne en boucle sur nos télés et radios, « cuisine » activement son album qui, promet-elle, « fera tilt ». « Je parle de l’amour du prochain. De l’amour sincère, de la violence conjugale, de l’attachement à notre identité culturelle », a murmuré, toute contente, cette consultante en communication et relations internationales, à la fin du spectacle.
Cir-Raoul HOUNGBEDJI