Editorial
Pourquoi en veut-on à Modeste Toboula ?
Publié le jeudi 11 aout 2016 | La Nouvelle Expression
© Autre presse par DR
Le maire Léhady Soglo rencontre le préfet Modeste Toboula |
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Le maire Léhady Soglo rencontre le préfet Modeste Toboula |
Modeste Toboula. Ce nom, depuis quelques semaines, sonne comme un cauchemar dans bon nombre d’oreilles au Bénin, et les commentaires vont bon train, des plus désobligeants aux plus déconcertants, sur la personne du tout nouveau préfet du département du Littoral. Les critiques, ainsi, pleuvent sur sa tête. Qui, pour le traiter de ci ; qui, pour le taxer de ça ; et l’on s’arrache les cheveux face aux décisions qui émanent de la préfecture, comme si c’est le monde qui tombait sur la tête des Béninois. Et les tirs croisés ne cessent de se faire jour. Et les témoignages de mauvaise humeur de fuser de toute part. Comme si les décisions du préfet ne visaient qu’à créer des problèmes au lieu de résoudre ceux que les populations elles-mêmes, dans la manifestation de l’indiscipline proverbiale du Béninois, créent et se créent au quotidien. Commençons par la toute dernière des mesures prises par Modeste Toboula ! Il s’agit de l’interdiction de la circulation, aux heures de pointe, aux véhicules poids lourds. Tenez ! Depuis quelques heures seulement que cette mesure est rendue publique, c’est la levée de bois vert, et l’on cloue au pilori l’homme en rejetant dare-dare ladite mesure, arguments fallacieux à l’appui.
L’autre décision préfectorale qui suscite tollé et turlututus au sein d’une certaine opinion, c’est l’interdiction de circuler dans les marchés, qui frappe les deux roues. A ce niveau également, les arguments sont ce qui manque le moins, à l’instar des autres cas, tel le déguerpissement des baraques qui encombrent les abords des voies dans la ville de Cotonou. Le plus curieux dans l’attitude des pourfendeurs du préfet du département du Littoral, c’est l’amnésie dont ils font preuve quant à la prise de la plupart des décisions préfectorales qu’ils fustigent et incriminent.
Ils oublient en effet que Modeste Toboula n’a fait que réchauffer ces mesures, qui étaient en vigueur avant sa nomination. Faut-il donc continuer à épiloguer négativement sur la détermination du jeune préfet à discipliner un tantinet les Béninois en général et les Cotonois en particulier, si l’on sait que le Béninois, dans la sous-région, donne l’impression de détenir la Palme d’or de l’incivisme sur fond d’une indiscipline que rien ne bat ? Telle est la grande interrogation. Cette question, pour l’heure, cherche sa réponse et peine à la trouver, et elle risque même de continuer à la chercher jusqu’à ce que le Béninois comprenne que l’ordre ne peut continuer de fuir devant le désordre, comme c’est généralement le cas sous nos cieux. Qui ne se souvient pas des réactions d’indignation et musclées ayant suivi la décision du port obligatoire de casque ? Et pourtant, cette mesure s’est avérée bien salutaire pour nombre d’usagers de la route qui ont eu la vie sauve grâce au casque, dans des circonstances qui auraient pu leur être fatales ! Au reste, il importe que le recul nécessaire soit observé par les uns et les autres, face aux mesures que prend le préfet Modeste Toboula. Car, à y voir de plus près, c’est dans l’intérêt bien pensé des populations que ces mesures sont prises.
Sébastien DOSSA
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