Le Bénin fait partie des pays à même d’être au rendez-vous de la gouvernance numérique, pour peu qu’on y travaille. Le sujet a été largement abordé mercredi 10 août au cours d’une conférence publique initiée par l’Icann, une société qui s’emploie pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur internet. Ceci, en présence de nombreux acteurs du secteur, des responsables des deux entités de Bénin télécoms SA et du secrétaire général du ministère en charge de l'Economie numérique.
L’Icann est un organisme à but non lucratif responsable de la sécurité, la stabilité et la coordination mondiale du système d’identificateurs uniques de l’Internet. Avec l’appui de son vice-président en charge des engagements avec les partenaires en Afrique, Pierre Dandjinou, l’Icann a organisé mercredi 10 août dans la salle de conférence de Bénin télécoms SA, une conférence publique sur le thème « Ressources critiques de l’Internet et économie numérique au Bénin ». La rencontre entre en ligne de compte de la mise en œuvre de sa stratégie africaine et a enregistré la participation de nombreux acteurs de secteur des Technologies de l’information et de la communication (Tic). Plus qu’une simple rencontre, il a été question pour eux, d’ébruiter la situation actuelle du Bénin. Laquelle, quoique peu reluisante, augure de lendemains meilleurs, si le terrain est vite balisé, des engagements pris et des actions diligentes menées.
Comparant la situation du Bénin à celle d’autres pays, Pierre Dandjinou invite à l’espoir. Premier élément de cet optimisme, le projet eNNOV Bénin 2021 dont la vision est de transformer le Bénin en une plate-forme de services numériques de l’Afrique de l’Ouest pour l’accélération de la croissance et l’inclusion sociale. Ceci permettra une contribution du numérique dans le PIB à une hauteur supérieure à 5%, un minimum de 50.000 emplois créés par l’économie numérique, un classement international dans le numérique (être dans le Top 100 et premier en Afrique de l’Ouest). Avec ce projet, une pénétration de l’Internet à hauteur de 80% des individus qui utilisent l’Internet et 80% des entreprises connectées à Internet sont aussi envisagés. Des secteurs prioritaires comme le tourisme, la culture, l’éducation, l’agriculture, le commerce et l’administration seront prioritaires et même très en vue à partir de cette révolution.
Mais avant, il faudra faire des efforts notamment en ce qui concerne la souveraineté numérique et la gouvernance de l’internet.
Des raisons d’y croire !
Pour cette raison, il faudra remettre en scelle l’extension «.bj» et en faire une priorité. Les chiffres actuels évoqués par Pierre Dandjinou indiquent relativement aux enregistrements .bj, environ 620 noms de domaines soit pour les entreprises, environ 450 noms de domaine, pour les individus environ 120 noms de domaine et pour le gouvernement, environ 50 noms de domaine. Ces chiffres qui pourraient être légèrement en hausse présentent néanmoins une vue large de la situation de cette extension. Même si son existence est déjà une avancée non négligeable, il faudra réorganiser sa gouvernance, pense Pierre Dandjinou, avec plus de rigueur. Son vœu, c’est que toutes les administrations puissent adopter cette extension, de même que les Béninois en général. Djalil Assouma, directeur général de Bénin télécoms Infrastructures se veut rassurant à ce propos. Selon lui, la réorganisation en cours a été retardée pour des raisons de procédure. Aucun investisseur, indique-t-il, ne se sentirait prêt à injecter des financements s’il ne se sent pas protégé. Fort heureusement, reconnait-il, la loi sur le Partenariat public-privé (Ppp) est déjà au niveau du Parlement.
«En plein essor, l'économie numérique est un secteur stratégique de l'économie et sa contribution à la croissance des Etats est non négligeable», a aussi soutenu Pierre Dandjinou. Une seule certitude, note-t-il, l'économie numérique est aujourd'hui un vecteur de croissance, de productivité et de compétitivité des entreprises et des pays. Son caractère transversal, poursuit-il, impacte tous les secteurs de l'économie et est également à l'origine des nouveaux secteurs innovants et en a rendu d'autres dépendants de celle-ci. «La contribution totale de l'économie numérique sur la croissance des pays est composée d'un effet direct via l'accumulation de capital numérique et l'effet indirect mesuré par la diffusion du capital numérique dans le système productif», conclut-il.