Le gouvernement du nouveau président béninois, Patrice Talon, est soumis à la pression des différentes organisations syndicales qui réclament une amélioration des conditions de vie et de travail de tous les travailleurs béninois aussi bien du secteur public que du privé, a-t-on constaté ce mercredi à Cotonou, la capitale économique béninoise.
Ces dernières semaines, la grogne syndicale est montée d’un cran dans les administrations publiques du pays alimentée par des mouvements de revendications, notamment des sit-in, des déclarations à l’emporte-pièce des secrétaires généraux des confédérations et centrales syndicales, des marches de protestations et mêmes des grèves paralysant plusieurs secteurs de l’administration publique.
Ainsi, du secteur de l’enseignement supérieur, où les universités publiques sont en ébullition, au secteur de la justice pratiquement paralysée par des arrêts de travail, en passant par les appelés au service militaire qui réclament leurs recrutement dans la fonction publique, aucune période de grâce n’est accordée au président Patrice Talon, dont le gouvernement est à l’œuvre depuis seulement 4 mois.
«Par le passé, les confédérations et centrales syndicales ont accordé une période de grâce de plusieurs années à l’ancien président, Boni Yayi. Mais à notre grande surprise, les doléances des travailleurs n’ont pas été bien traitées par ce régime», justifie Paul Issè Iko, secrétaire général de la confédération syndicale des travailleurs béninois (CSTB).
Pour lui, le président Talon connaissait bien leurs problèmes avant de briguer la magistrature suprême.
Face à cette montée des troubles sociaux dans le pays, le gouvernement a privilégié jusque là, se focaliser sur les réformes politiques et institutionnelles au lieu de se pencher sur les revendications des travailleurs et des centrales syndicales.
Une source proche du ministère béninois de la Fonction publique, affirme cependant que les dispositions sont en train d’être prises pour le décollage effectif du dialogue social entre le gouvernement et ses partenaires sociaux en vue de donner satisfaction aux doléances des travailleurs béninois.