COTONOU -- Le secteur judiciaire béninois est paralysé depuis ce mardi par une grève de 72 heures déclenchée par le Syndicat national des travailleurs de la justice (Syntra-Justice), en vue de l'amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs de ce secteur, a constaté mardi Xinhua sur place à Cotonou, capitale économique béninoise.
Dans les Tribunaux de Première instance de Cotonou et d'Abomey-Calavi, ville située à une trentaine de kilomètre de Cotonou, où régnaient d'habitude une affluence des populations qui sollicitent les services de ces tribunaux, a laissé place à une accalmie totale où seule la présence de quelques chefs services se fait remarquer.
"Je suis arrivé au service, tout juste pour libeller les dossiers en instance en tant que chef de service. Même, en étant présent au service, je suis de cœur avec tous les autres camarades qui ont respecté le mot d'ordre de grève lancé par le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la justice", a confié à Xinhua, sous le couvert de l'anonymat, un chef service au Tribunal de première instance de Cotonou.
Ainsi, a-t-il poursuivi, cette grève de 72 heures déclenchée ce mardi fait suite à celle d'avertissement de 48 heures observée la semaine dernière en vue d'exiger du gouvernement du président Patrice Talon, l'amélioration des conditions de vie et de travail des agents de ce secteur.
"Malgré ce signal, de la semaine dernière, l'Etat central est resté sourd à nos doléances", a-t-il déploré.
Dans la motion de grève publiée ce même mardi à Cotonou, les travailleurs du secteur de la justice béninoise demandent à l'exécutif béninois, l'adoption de l'avant-projet du décret portant sur les statuts particuliers des corps des personnels judiciaires, la titularisation de tous les agents recrutés depuis 2011, la reprise en liaison avec les partenaires sociaux du nouveau décret portant sur l'attribution, l'organisation et le fonctionnement du ministère de la Justice et de la Législation.
Les travailleurs réclament également l'élaboration d'un plan de carrière cohérent, l'élaboration effective d'un plan de formation triennal au profit du personnel, la mise en formation des éducateurs de l'éducation surveillée, la répartition à parts égales des avantages non statutaires, la promotion des cadres recrutés au profit du ministère de la Justice et de la Législation, le reversement des occasionnels omis, le rappel des avantages statutaires de 2008 à 2013 au profit des agents contractuels de l'Etat.
Ils revendiquent également la modification et la correction des irrégularités contenues dans le décret portant sur l'allocation d'indemnités aux agents des cours d'appels ainsi que celui portant sur l'allocation de dotation en carburant aux greffiers, officiers de justice et personnels des services judiciaires.
La modification du décret portant sur les frais de justice et de police criminelle, l'organisation des concours professionnels pour le compte de l'année 2016 et la création d'une école de formation judiciaire sont les autres exigences des grévistes qui rendent l'exécutif béninois, responsable des déconvenues qui adviendraient de la non satisfaction de leurs revendications.