La révision de la carte universitaire comporte des insuffisances graves et inquiétantes. C’est la grande leçon à tirer de l’acte posé par le gouvernement de Patrice Talon, selon la déclaration politique, vendredi dernier, à l’entame de la séance plénière, peu avant la cérémonie d’hommages au président Emile Derlin Zinsou.
La démarche des 17 députés visent à contraindre le gouvernement à revenir sur sa décision suite à la décision de suppression de l’Université d’Agriculture de Kétou au profit de Porto-Novo qui pourtant bénéficiait, d’une université pluridisciplinaire. La nouvelle donne est source d’un grand tollé au niveau des populations qui apprécient diversement la situation parfois sans raison ou en usant d’arguments très légers. Le coup d’accélérateur noté au sujet de cette affaire, fait suite à l’audience concrétisé au Parlement. Une opportunité pour acteurs de la société civile et parlementaires de solliciter l’aide de la première autorité de l’institution pour la réalisation de leurs rêves, ceux de voire l’exécutif revenir sur sa décision. La déclaration lue à la tribune de l’institution par Edmond Zinsou pour le compte du bloc de la majorité, indique clairement la grande désolation des élus et des composantes de la nation béninoise. Elle met au premier plan, la contradiction du gouvernement par rapport à sa volonté concernant la reconstruction de Porto-Novo en lui restituant ses attributs de capitale de la République du Bénin. Les signataires de la présente déclaration, pensent aller loin dans ce combat visant selon eux à parer à une injustice.
Nicaise AZOMAHOU
LIRE LA DECLARATION POLITIQUE
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale
Chers Collègues Députés
Dans le cadre des reformes engagées dans le secteur Educatif dans notre pays, le gouvernement réuni en conseil des ministres le mercredi 27 juillet 2016 a adopté une nouvelle carte universitaire dite "resserrée et non régionaliste".
Ainsi, l’Université d’Agriculture de Kétou a été purement et simplement supprimée pendant que l’Université pluridisciplinaire de Porto-Novo ville capitale a été vidée de son contenu et réduite en une Université Thématique d’Agriculture qui ne regroupe même pas l’ensemble des facultés de sciences agronomiques reparties sur le territoire national.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, chers collègues, les populations des départements de l’Ouémé et du Plateau s’indignent très profondément et s’insurgent véritablement contre une telle décision notamment en ce qui concerne les Universités de Porto-Novo et Kétou.
Les députés signataires de la présente déclaration, sensibles au désarroi et aux cris de cœur des populations, considèrent l’acte du gouvernement comme une volonté de rationaliser la carte universitaire de notre pays. Toutefois, dans la pratique, la décision comporte des insuffisances graves et inquiétantes.
En effet, tout se passe comme si avec la nouvelle carte universitaire, on veut vider simplement la capitale Porto-Novo de sa substance universitaire pluridisciplinaire et d’y substituer une coquille quasi-vide d’établissements dont la population estudiantine totale ne dépasse guère deux mille (2000) et dont aucun des campus, école ou centre n’est implanté sur son territoire propre.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, chers collègues, tout se passe comme si, avec la nouvelle carte universitaire on veut arrêter le développement de la cité historique de Kétou en la vidant du véritable levier de rayonnement que constitue l’Université d’Agriculture ; tout se passe comme si le choix de Kétou n’était pas adossé à une étude préalable.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, dans le monde entier, chaque capitale de pays a une université pluridisciplinaire. Nous demandons au gouvernement de rétablir les deux universités :
1- L’Université de Porto-Novo avec toutes les structures qui y sont attachées : ENS, IMSP de Dangbo, Faculté de Médecine de Porto-Novo, FLASH d’Adjarra , l’INJEPS, Haute Ecole de Commerce de Sèmè.
2- L’Université d’Agriculture de Kétou et les écoles qui y sont attachées notamment l’Ecole d’Agriculture d’Adjohoun, l’Ecole de Transformation des Produits Agricoles de Sakété et celles relatives à l’Horticulture et au Machinisme agricole de Kétou.
Les députés signataires de la déclaration se réservent le droit d’utiliser toutes les dispositions légales et réglementaires pour que réparation soit faite.
Vive la démocratie !
Vive le Bénin
Je vous remercie !