Curieuse anecdote dans la crise qui secoue depuis peu l’Université d’Abomey-calavi (Uac). Invité sur la télévision nationale le dimanche dernier, le Professeur Fulgence Afouda, membre de l’intersyndicale des enseignants a préféré soutenir les étudiants. Face à son collègue de la Faculté en crise,le Professeur Maxime da Cruz, Vice-Recteur de l’Uac, il n’a pas hésité à qualifier les décisions prises à l’encontre des étudiants de « disproportionnées ». Le Secrétaire Général du Syndicatnational de la recherche et de l’enseignement supérieur (Synares), croit savoir qu’on ne devrait pas en arriver à une invalidation de l’année. « Depuis juin, le Rectorat décide d’accorder une session de rachat et les étudiants n’ont été informés que le 5 juillet. Alors qu’ils ont manifesté encore le 24 juin pour exiger une session de rattrapage », a fustigé Fulgence Afouda. Mais pour le Vice-Recteur, Maxime da Cruz, les étudiants étaient bel et bien informés par le Recteur Sinsin, et « ont même organisé une assemblée générale à cet effet pour en débattre ». Pour ce dernier, certains ne seraient pas d’accord pour cette option et ont persisté dans la fronde.
Cependant, le syndicaliste ne l’entend pas de cette oreille. Fulgence Afouda ajoute à son réquisitoire la discrimination selon laquelle les autres facultés classiques organisent des sessions de rattrapage alors que ce ne serait pas inscrit au règlement pédagogique de la Flash. Ensuite, il dénonce le non-respect du moratoire accordé aux responsables étudiants et des « irrégularités » dans la tenue du Conseil pédagogique ayant abouti à l’exclusion des 21 étudiants. « Le Conseil devrait inviter les intéressés et les écouter tout au moins. Il devrait y avoir également des représentants des enseignants, des étudiants et du personnel administratif », a-t-il déclaré avant de souligner que certains des exclus seraient en stage lors des perturbations. « Ce n’est pas vrai », a rétorqué le Professeur da Cruz qui demande à son vis-à-vis s’ils en détenaient les preuves. Dans une position défensive, l’autorité a tenu à justifier les contraintes temporelles et l’effectif auxquels le décanat de la Flash est confronté.
Fulgence Afouda a fini par demander au Rectorat de revenir sur sa décision au regard des « irrégularités et des erreurs » qui rendent les sanctions injustes et disproportionnées. Mais, il faudra plutôt faire recours,selon Maxime da Cruz, au Conseil pédagogique de la Flash, instance ayant prononcé la sanction. Et pour cela, les responsables étudiants se doivent de mener une démarche envers leurs enseignants pour obtenir, peut-être une clémence.
Fulbert ADJIMEHOSSOU