Il est un top model et évolue dans l’univers du mannequinat en Suisse. Ulysse Freitas est un béninois pur-sang qui représente dignement son pays sous d’autres cieux. Il parle de lui.
Matin libre : Ulysse Freitas, vous êtes un Béninois de la diaspora qui évolue en Suisse et qui est d’ailleurs né là-bas.Vous évoluez dans le monde de la mode, comment est-ce que cela se passe ?
Ulysse Freitas : Alors sachez que mes débuts dans la mode n’ont pas été tout simples, parce que je suis effectivement suisse mais aussi Béninois. J’ai tenté de faire ma place dans ce monde qui n’est pas facile, que cela soit pour les blancs mais aussi pour les noirs.Dans un pays qui est majoritairement blanc, c’est vrai qu’il y a une difficulté en plus et je pense qu’avec mes diverses victoires, j’ai pu prouver aussi que j’avais ma place dans ce monde.
Ulysse n’était pas parti pour aller dans le monde de la mode. Il était beaucoup plus prédisposé, surtout avec ses atouts physiques, au monde athlétique. Qu’est ce qui s’est passé entre temps
Comme vous le dites, c’est vrai que je fais beaucoup de sport je l’ai toujours fait et j’en fais toujours. Ce qui s’est passé, c’est qu’on renvoyait beaucoup mon image à ce monde et je me suis dit que c’est aussi une de mes qualités naturelles que je pourrais exploiter. Donc, c’est aussi pour cela que je suis parti dans le monde de la mode.C’est vrai que j’aime aussi m’habiller, j’aime bien tout ce qui est vêtement et autres.
Dans ce monde de la mode où vous évoluez à merveille actuellement, vous avez pris part à des compétitions qui vous ont été favorables, parlez-nous-en ?
Oui effectivement j’ai commencé en 2013 avec le concours Miss Mister suisse que j’ai gagné. Un an après, j’ai entendu parler d’un concours qui s’appelait top model Europe donc on a sauté encore là- dessus. Je ne me suis pas inscrit en 2014 mais en 2015. C’était un concours basé en Belgique à Brussel et je l’ai gagné.Ce n’était pas évident parce que j’avais eu déjà l’expérience de Miss Mister.A la suite de cette victoire, j’ai eu mon réseau qui s’est créé et l’organisateur comme il avait vu qu’il y avait une sorte d’effervescence, il m’a proposé de participer à un concours mondial Men Univers Model qui se passe en république Dominicaine. Nous sommes partis faire Dix jours. Les trois premiers jours, on a participé à la fashion-week à St Domingue et ensuite on est monté à Punt Cana pour le concours Men univers model et à ce concours j’ai terminé deuxième.
Aujourd’hui vous êtes sur votre territoire, vous êtes au Bénin c’est pour y faire quoi précisément ?
Cela ressemble à des vacances mais ce n’est pas tellement ça. Si je suis venu c’est dans le cadre d’une conférence qui a lieu à l’hôtel Azalaï les 04 et 05 Août derniers. L’idée en fait c’était justement de participer à ce forum qui va dans le sens d’une cohésion, de l’apaisement de tout ce que l’on a pu voir ces temps-ci au niveau des manifestations des grèves par exemple dans les hôpitaux. L’idée c’était de mettre tous les acteurs qui sont concernés, les syndicats et aussi les politiques qui étaient là.Il y avait par exemple le Ministre du travail qui y avait pris part. C’est dans ce cadre que je suis là, c’est dans cette optique que je suis venu faire deux semaines au Bénin.
Vous avez quand même rencontré des béninois comme vous. Puisque vous n’êtes pas habitué au terroir, vous avez quand même eu à fréquenter certaines personnes des membres de votre famille, comment est-ce-que vous avez trouvé l’ambiance ?
J’essaie de venir le plus possible.Quand j’étais enfant, je venais ici très souvent. La dernière fois que je suis venu cela fait un petit moment, cela fait 08 ans quand même et en 08 ans beaucoup de choses ont changé au niveau même des infrastructures. J’ai perdu un peu mes repères d’ailleurs et puis c’est vrai que j’ai une maturité maintenant que je n’avais pas avant et qui me permetde voir les choses un peu différemment
Ulysse a quand même des perspectives personnelles à l’endroit de son pays
C’est vrai que je suis toujours étudiant donc je fais un bachelor à la haute école de travail social à Genève.
Et ce que je dis,souvent c’est que j’ai pas mal d’idées dans la tête et des projets. Après, si je suis aussi présent sur le terrain, c’est pour constater la réalité de ce qui se passe ici et puis trouver peut être par la suite des interlocuteurs qui pourraient m’aider à mettre en place certains projets.C’est vrai que je ne peux pas arriver avec mes projets et les imposer.Il faut que cela acquièrt un retour.
Puisque vous avez dit tantôt que vous préparez un bachelor à la haute école de travail social en suisse, à côté des études, comment est-ce que vous comptez mener la vie de mannequin ?
Il faut dire que c’est ce que j’ai toujours fait.J’ai toujours fait plein de choses en même temps. A côté de mes études je travaillais. C’est une question d’organisation.C’est aussi vrai que quand je suis parti en République dominicaine j’ai rencontré beaucoup de gens qui évoluent aux Etats-Unis, et qui m’ont fait certaines propositions, c’est là justement qu’il faut faire un choix entre les études et les contrats qu’on peut nous proposer.Mon idée c’est de finir mes études et de tenter ma chance ailleurs. je suis sûr qu’il y a une chose à faire pour moi et que j’ai ma place aussi toujours dans ce monde
Et spécialement pour la Bénin au niveau du mannequinat, comptez-vous quand même faire quelque chose qui va influencer les gens ?
Je voulais dire aux béninois qu’il y a des compatriotes qui évoluent à l’extérieur et qui essaient aussi de faire des choses bien, de faire connaitre le Bénin de manière positive de par leur image. C’est ce que j’essaie aussi de faire.C’est vrai que je suis assez connu en Europe plus qu’aux Etats-Unis et mon propre le pays Bénin.C’est aussi l’idée de ma démarche donc aujourd’hui.
Et aux jeunes qui évoluent dans le domaine de la mode, qu’est-ce que vous leur dites comme mot ?
Ce qui se passe c’est que je ne connais pas la réalité comment le secteur marche au Bénin. J’essaie de rencontrer certaines personnes. J’ai essayé de rencontrer les organisateurs du concours Miss Bénin qui a eu lieu il y a deux semaines. Je n’ai pas eu de réponse malheureusement. Ce que je pourrais dire aux mannequins béninois, c’est que le fait d’être béninois est une chose que j’ai revendiqué en suisse. Déjà le fait d’être noir et en plus béninois, il faut savoir qu’il n’y a pas beaucoup de béninois en suisse et c’est une fierté pour moi de porter mon pays à ce niveau-là. Ce que je peux leur dire c’est tout simplement de ne pas se décourager parce que ce n’est pas un monde simple et puis il faut avoir l’esprit d’entrepreneur pour essayer d’aller voir plus loin. Le problème qu’il y a, c’est vrai que cela peut paraître superficiel, mais moi je pense qu’on peut utiliser ce vecteur pour aller plus loin.
Quand on entend le Nom Ulysse Freitas on ne le pense pas trop béninois papa est d’où ? Maman et papa sont d’où ?
Mon papa est de Porto-Novo les Freitas de Porto-Novo et c’est vrai qu’il y a cette histoire de colonisation qui nous suit toujours et qui fait que mon père a pris ce nom de famille. Maman elle est de Lomé.
Teddy GANDIGBE