Le nouvel atlas universitaire, le rattachement administratif des anciens centres universitaires aux nouvelles grandes universités envisagées par l’Etat, des réformes pour un enseignement supérieur de qualité qui positionne le Bénin comme un pôle d’excellence et bien d’autres préoccupations ont été abordés, samedi 13 août dernier par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique au cours d’un point de presse.
Aucune ancienne université ni ancien centre universitaire n’a été supprimé. Le gouvernement est plutôt dans une logique de rationalisation de l’enseignement supérieur avec un point d’honneur à la qualité de la formation avec des infrastructures modernes, des enseignements de qualité pour la formation des jeunes à même d’affronter les défis du développement et de rivaliser avec leurs pairs formés dans les autres pays. Ces clarifications, Marie-Odile Atanasso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique les a faites pour apaiser certaines inquiétudes, jugées biaisées par elle, depuis le dévoilement de la nouvelle carte universitaire du Bénin qui se résume à deux grandes universités plurithématiques, à savoir l’Université d’Abomey-Calavi et l’Université de Parakou et, deux grandes universités thématiques à savoir l’Université des Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques d’Abomey et l’Université nationale d’Agriculture de Porto Novo. Plusieurs raisons, selon le ministre, justifient cette ambition du chef de l’Etat portée par son gouvernement. Elle indique, entre autres, l’utilisation efficace des ressources disponibles, la construction d’universités modernes… la qualité de la formation.
«La réflexion qui a conduit au redimensionnement de la carte universitaire a pour fondement de base l’unité nationale. Un individu peut naître dans une région donnée du pays, faire tout son cursus de formation sans aller dans un autre département du pays. Un pays est un ensemble d’ethnies. Nous n’avons pas vraiment conçu un Etat-nation et avec la fragilisation créée par ces universités, l’unité nationale est mise à mal», explique le ministre. D’où la rationalisation de la carte universitaire. Toute chose qui permet aussi d’en finir avec l’émiettement observé sur toute l’étendue du territoire national et la dispersion du personnel enseignant. Pour ce qui est de la supposée suppression des centres universitaires existants, il n’en est rien, soutient le ministre. Selon ses explications, il y aura une phase transitoire gérée au mieux, mais également des rattachements administratifs. «Dans une première phase, nous n’allons plus recruter dans ces universités de manière à ce que progressivement les étudiants finissent leurs formations et se retrouvent dans la nouvelle université nationale créée qui a une vision d’unification de la population et une ambition d’université nationale et régionale», indique-t-elle.
Clarifications !
C’est ainsi par exemple que l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) conserve-t-elle ses prérogatives actuelles et de nouveaux centres universitaires lui seront rattachés. Il en est ainsi par exemple de l’Injeps dont le domaine de résidence est Porto-Novo mais qui reste administrativement sous la coupole de l’Uac. Cet institut n’est donc pas fermé, nuance Marie-Odile Atanasso. Idem pour l’Institut de Mathématique et de Sciences physiques de Dangbo actuellement rattaché à deux universités, qui passe également dans le giron administratif de l’Uac. Aussi, la Haute école régionale de commerce international de Sèmè-Podji, précédemment liée à Porto Novo sera-t-elle désormais rattachée à l’Uac.
Les facultés de Lettres, Arts et Sciences humaines existantes à Abomey-Calavi, Aplahoué et Adjarra, compte tenu de leurs effectifs et de l’effectif des enseignants seront aussi soumises à la réforme. Il est ainsi envisagé leur unification sur un site commun situé à Kpomassè. L’Université de Parakou reste en l’état et aura de nouveaux rattachements dont entre autres, la Faculté des Sciences économiques de Savè, la Faculté de droit de Tchaourou, l’Ecole de planification de la même localité, l’Ecole des aires protégées de Kandi et l’Ecole agro-pastorale de Gogounou.
L’Institut universitaire de Technologie de Lokossa, l’Ecole normale supérieure de l’enseignement technique de Lokossa, l’Ecole normale supérieure, la Faculté des Sciences et Techniques de Natitingou, la Faculté des Sciences et Techniques de Dassa, l’Institut des classes préparatoires aux études d’ingénierie en cours de réflexion pour la rentrée 2016-2017… restent également dans leurs locaux, mais seront rattachés administrativement à d’autres universités, a également révélé le ministre. Ce réaménagement de la carte universitaire, si l’on s’en tient à ses explications, participe d’une vision futuriste qui permettra au Bénin, à travers ces grandes universités, de devenir un pôle d’excellence en matière de formation. Il faut, selon le ministre Marie-Odile Atanasso, recentrer les filières et rationnaliser les formations car, «Si la jeunesse est mal formée, le pays prendra un coup». L’évaluation périodique des filières de formation qui deviendra effective permettra aussi d’en finir avec la formation des chômeurs et de réorienter les étudiants vers des filières pour rentrer sur le marché mondial du savoir et faire du Bénin un pays du savoir et de l’innovation?
Josué F. MEHOUENOU