Le gouvernement du Nouveau départ semble accorder du prix au développement du secteur touristique et culturel en ce qu’il crée la richesse et l’emploi. Malheureusement, certains de ses actes notamment de son chef, contrastent avec cette volonté.
« Je ferai du tourisme un véritable instrument créateur de richesse et d’emplois ». Conformément à son projet de société, Patrice Talon dans son discours à l’investiture le 6 avril 2016, a réitéré sa vision. Et pour traduire en actes cela, le Conseil des ministres du 18 mai dernier s’est penché sur la question. Au point 6 du communiqué intitulé « Mise en oeuvre du projet de société du chef de l’Etat », il est clairement mentionné que « La contribution de ce secteur au produit intérieur brut n’est que de 2,7% chez nous contre 6% dans un autre pays de l’Uémoa et contre une moyenne de 9% au plan africain. Parmi les raisons de cette performance modeste, le conseil des ministres en a relevé au moins trois : l’absence d’une stratégie pertinente de développement du secteur comme filière économique, une faible valorisation des sites touristiques et l’inexistence d’action de promotion des sites touristiques au plan national et international ». Le conseil des ministres s’est voulu plus pragmatique : « notre pays dispose d’un riche patrimoine culturel artistique, architectural, naturel archéologique favorable au développement d’une industrie touristique et culturelle. Il faut donc valoriser ce patrimoine et en faire un outil majeur de rayonnement international de notre pays. Pour une bonne prise en charge de ce volet structurant du projet de société du chef de l’état, le conseil des ministres a décidé de créer une agence de promotion des patrimoines et du développement du tourisme. Pour y arriver, le conseil des ministres a mis en place un comité de pilotage… ». Déjà le 02 août, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Aurélien Agbénonci lance les premiers signaux avec les Chefs de missions diplomatiques, consulaires et les représentants des organisations internationales au Bénin. Avec ces personnalités, ce fut une sortie sur les sites touristiques de Bohicon, d’Abomey et de Ouidah. Une balade qu’elles ont d’ailleurs saluée. C’est une innovation à mettre à l’actif du gouvernement de la Rupture notamment du chef de la Diplomatie. Il n’y a jamais un sans deux, dit-on. On s’attendait donc que le gouvernement nous surprenne encore agréablement. Mais visiblement ça ne sera pas de si tôt. L’actualité du chef de l’Etat en dit long.
Une chose et son contraire
A la faveur du dernier conseil des ministres, tous les membres du gouvernement sont en congés depuis vendredi 12 août et ce, jusqu’au 22 août prochain. Le président de la République et les 21 ministres sont donc au repos. Selon le Ministre d’Etat, secrétaire à la Présidence de la République, Pascal Irenée Koupaki « Cette pause permettra à chaque membre du gouvernement de mettre de l’ordre au niveau de leur ministère et élaborer un plan d’action sectoriel ». Et en attendant la reprise où l’équipe gouvernementale va passer à un autre rythme de travail basé sur un plan de gouvernance bien orienté, le chef de l’Etat lui, a préféré aller se ressourcer à Abidjan, en Côte d’Ivoire, précisément à Assinie, la station balnéaire. Et c’est là tout le contraste. Patrice Talon qui est dans la dynamique de valoriser « le riche patrimoine culturel artistique, architectural, naturel archéologique favorable au développement » dont dispose son pays le Bénin, se retire pour un séjour à l’extérieur. De Cotonou à Natitingou en passant par Abomey, Bohicon, Dassa-Zoumè, n’y a-t-il pas d’infrastructure touristique adéquate pour s’offrir ces quelques jours de « plaisir » ? A quand alors le déclic pour qu’un jour, spontanément, des chefs d’Etat de la sous région et du monde choisissent la destination Bénin pour des moments de congés ? « Valoriser ce patrimoine et en faire un outil majeur de rayonnement international de notre pays » ne doit pas être juste une incantation. Il faut du concret. « Charity begins at home », disent les Anglo-Saxons.
J.B