Les populations de la Commune de Houéyogbé et de l’arrondissement de Sè n’ont pas oublié leur fils, Pierre urbain Dangnivo, enlevé en août 2010. Six ans après le scandale qui n’a toujours pas révélé ses commanditaires, elles réclament justice.
Des mouvements de jeunes et des centrales syndicales dont la Csa-Bénin, la Cgtb et la Fésyntra-Finance ont organisé une marche de protestation pour réclamer que la lumière soit faite sur l’affaire Pierre Urbain Dangnivo, nom du fonctionnaire du ministère de l’Economie et des finances, porté disparu depuis le 17août 2010.
Après une messe d’action de grâce célébrée en l’honneur de ce dernier, ses parents, anciens collègues, amis, proches et syndicalistes sont montés au créneau pour condamner et appeler à la clarification du dossier. Au cours du culte, le père célébrant s’est joint à la cause en fustigeant l’acte odieux. Après cette étape, les manifestants ont, au cours de leur marche qui les ont conduits à l’arrondissement de Sè, exigé plus de lumière sur ce dossier qui défraie la chronique depuis très longtemps. « Nous voulons que les auteurs de cet acte soient punis. Nous exigeons que la justice rouvre ce dossier. Si Dangnivo est quelque part, qu’on nous l’amène. S’il est porté disparu qu’on nous l’amène. S’il est en Afrique du sud ou en Europe, qu’on nous le ramène. Dangnivo n’est pas un mouton pour disparaître comme ça. S’il est mort, qu’on nous le dise pour qu’on organise une messe pour lui. Tous ceux qui ont pris part à cet enlèvement doivent être jugées », a confie le secrétaire générale de la Csa-Bénin, Dieudonné Lokossou. Pour la représentante de la famille du porté disparu, Anna Dangnivo, cet acte ne doit pas rester impuni. Après avoir loué l’élan de solidarité que les manifestants ont témoigné envers sa famille, elle a interpellé la conscience des populations et souhaité une prompte réaction des gouvernants sur ce dossier. L’autre affaire qui s’est invitée à cette manifestation, c’est l’assassinat de l’ex directrice du Conseil national des chargeurs du Bénin (Cncb), Bernadette Sohoundji. Tout en déplorant sa disparition, les manifestants ont réclamé également la vérité sur ce dossier. Quant au chef d’arrondissement de Sè, Justine SènouTossou, elle a promis transmettre la motion de protestation à qui de droit.
Claude Ahovè
(Br Mono-Couffo)