Passé le délai de grâce, les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et alliés estiment qu’il est maintenant temps de se prononcer sur la gouvernance des nouveaux dirigeants à la tête du pays depuis le 6 avril 2016. A la faveur d’une sortie médiatique officielle, des personnalités de l’alliance ont porté un regard critique sur des actions du régime de la Rupture. C’était hier mercredi 17 août au Palais des congrès.
« Fcbe et alliés. Regards croisés sur la gouvernance de la Rupture : priorité le Bénin ». Et pour faire l’exercice, ils étaient un certain nombre. Entre autres, l’ancien conseiller politique Amos Elègbè, le coordonnateur national Eugène Azatassou, l’ancien Directeur de cabinet du ministère de l’agriculture, Yacoubou Touré, les anciens ministres Gustave Sonon, Valentin Djènontin et l’ancien secrétaire général du gouvernement, Alassani Tigri. A en croire, ces ténors de l’ancien régime, il est temps de tirer la sonnette d’alarme au regard de certains actes persistants et inquiétants posés par le gouvernement de Patrice Talon. De la question de l’insécurité à la répression de la marche des étudiants et la situation qui prévaut à l’université en passant par le secteur cotonnier, ils ont relevé des failles. Néanmoins, ils ont voulu être on ne peut plus clairs. Les Fcbe et alliés ne sont pas dans une démarche dans une opposition qui peint tout en noir. « Nous ne sommes pas venus dire ici qu’en 4 mois le président Talon a échoué », a martelé Amos Elègbè pour qui, cette démarche de l’alliance est « pédagogique ». Après 4 mois, il est temps selon les Fcbe et alliés de savoir la vision ou l’orientation qui gouverne le Bénin. Aussi, le chef de l’Etat et son équipe doivent-ils avoir « de l’humilité et de respect pour le peuple « en pensant à l’intérêt général et surtout aux problèmes de la jeunesse. En un mot, le Bénin d’abord comme l’a souligné le coordonnateur national Eugène Azatassou. D’autres points relatifs aux contrats PPP, à la chute des activités portuaires, aux véhicules d’occasion ont été aussi abordés. Il faut retenir que les Fcbe envisagent d’aller bientôt en congrès pour s’affirmer davantage. Le congrès est en préparation, a confié le professeur Azatassou qui avant les différentes interventions a lu une déclaration de l’alliance sur le décryptage de la gouvernance de la Rupture. Lire l’intégralité de la déclaration.
J.B
Introduction à l’entretien de la coordination nationale FCBE avec la presse
Cotonou , le mercredi 17 août 2016 Août 2016
Mesdames et messieurs les professionnels de la presse ;
Militantes et militants de l’alliance FCBE ;
Mesdames et messieurs ;
Nous voudrions, avant tout propos, souhaiter à toutes et à tous la bienvenue dans cette salle du palais des congrès pour prendre part à cet entretien de la coordination Nationale FCBE avec la presse.
Par ailleurs, il y a quelques jours , le peuple béninois a commémoré le 56e anniversaire de l’indépendance de notre pays . A cette occasion, nous devons avoir un souvenir pour toutes celles qui se sont battus pour rendre possible cette transformation qualitative au Dahomey d’alors.
L’une des personnalités de cette époque, en l’occurrence le Président Emile Derlin Zinsou, vient de nous quitter . Nous lui rendons hommage et nous demandons aux participants à la présente conférence de se lever pour observer une minute de silence en sa mémoire.
Mesdames et messieurs,
Pour les militants et les militantes de l’alliance FCBE, ce qui compte par-dessus tout, c’est le Bénin et son progrès continu aux plans économique et social. Pour avoir été proche du régime précédent pendant dix ans, nous savons que gouverner un pays n’est pas aisé. C’est pour cela que nous avons voulu laisser les nouveaux dirigeants choisis par le peuple souverain, prendre leurs marques au lieu de les harceler dès le départ. Mais, des faits persistants montrent que , si on n’y prend pas garde, le Bénin pourraît être conduit à la détérioration du climat socio-économique et à la dictature, toute chose qui est peu favorable au progrès. Nous devons tirer sur la sonnette d’alarme pour que le gouvernement actuel corrige le tir au plus vite.
Quelle vision a sou tendu la politique mise en place dans notre pays depuis le 6 Avril 2016 ? Pour la mettre en évidence avec netteté, nous voulons évoquer ici l’interview accordé par le président Talon au journal le Monde. Il y affirmait citation « …mais ce que je fais, c’est d’abord pour moi-même, je pense à moi tout le temps. Je sais que le ciel désormais m’a donné quelque chose, j’ai un certain génie, je voudrais désormais que ce génie soit juste le mien qu’il serve mon pays » fin de citation.
Il en découle ainsi qu’en toute chose, il ne pense d’abord qu’à lui et toute autre considération ne vient qu’après. Voilà la philosophie de l’homme auquel est échue la destinée de notre Bénin. Toute la nouvelle gouvernance comme les faits l’attestent au quotidien repose sur cette vision qui implique peu de place pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations et qui se traduit par :
1- L’acharnement contre la vision qui a prévalu dans notre pays de 2006 à 2016 et qui était plus portée sur l’intérêt général et la justice sociale avec certainement des imperfections qu’il faudra cerner et corriger dans la transparence et l’équité ;
2- l’investissement prioritairement dans des secteurs où l’Etat avait eu des conflits avec le secteur privé
3- La répression brutale sur les mouvements de protestation découlant de la gouvernance actuelle.
Mesdames et messieurs ;
Ne nous faisons point d’illusion, l’orientation politique, économique et sociale du pouvoir du nouveau départ est lourde de conséquences néfastes pour le pays et va appauvrir davantage nos populations et mettre en cause les libertés démocratiques chèrement acquises à la Conférence nationale des forces vives de Février 1990. L’acharnement mis à réprimer le mouvement estudiantin que nous dénonçons vivement est, nous l’espérons, le premier et le dernier acte du genre posé par le pouvoir dit de la Rupture. Nous ne saurons passer sous silence l’insécurité qui aujourd’hui a atteint la côte d’alerte. Presqu’au quotidien, malheureusement, les populations sont soumises à de fréquents braquages. Vivement que le Gouvernement de la Rupture en fasse une priorité nationale et que toutes les énergies soient mobilisées afin de trouver des solutions idoines à ce fléau.
C’est au vu de ce qui précède que l’Alliance FCBE a jugé utile d’organiser la présente conférence de presse.
Vive l’Alliance FCBE !
Vive la démocratie béninoise !
Vive le Bénin !