Selon des informations de première main obtenues par la rédaction, les banques béninoises subissent de plein fouet les effets de la crise économique en cours dans le pays à travers un non respect massif des délais de paiement des crédits bancaires. Plusieurs raisons sont évoquées par les principaux importateurs béninois.
Le Nigéria, toujours et encore
Les importateurs béninois sont affectés par la combinaison de 3 facteurs : la chute du Naira qui avoisine les 600 pour 1000 (au marché noir) contrairement au 345 pour 1000 il y a moins d’un an. Cette situation entraine un renchérissement des coûts d’importation pour les acheteurs nigérians et donc une mévente auprès des importateurs béninois, se retrouvant dans l’incapacité d’honorer les engagem ents pris auprès du secteur bancaire.
Le Nigeria avait, depuis plusieurs années, interdit les produits congelés européens sur son marché dans le but de protéger sa production locale et l’encourager mais surtout pour les raisons phytosanitaires liées au non respect des conditions de conservation, de la traçabilité de la production. Le nouveau Président nigérian Muhamadu Buhari, a fait de la lutte contre la corruption et du respect des lois son programme de gouvernement, à tel point que les douaniers nigérians viennent de déclencher une guerre sans merci aux produits de contrebande et créant un deuxième renchérissement.
Le Nigéria à travers sa situation économique est donc encore une fois au cœur des préoccupations en terre béninoise et notamment dans le secteur bancaire, mais certains facteurs nationaux jouent également dans cette crise.
Localement, de quoi s’agit-il ?
Dans la vague des préoccupations du Groupement des Importateurs de Produits Congelés, une guerre des prix est en cours. En effet, ces derniers accusent COMON de vendre les produits au prix coûtant ayant bénéficié de crédits d’impôts importants au détriment des autres acteurs du secteur. Cette guerre de prix a pour conséquence de priver les importateurs de ventes et donc entrainer encore une fois le non respect des engagements auprès des banques béninoises.
Des lueurs d’espoir ?
Les importateurs seraient plus enclins à travailler sur le marché béninois et les pays de l’hinterland. En effet, les situations évoquées dans les paragraphes ci-dessus, obligent le GIPC à penser davantage au poisson pour la consommation locale ainsi que pour les pays de l’hinterland.
La crise économique fragilise ainsi peu à peu toutes les unités de production de richesse dans notre pays et nous enfonce davantage. Il est encore une fois de la responsabilité des gouvernants de nous offrir des alternatives à court et à moyen termes pour sauver les entreprises.
M.M