Au lendemain de la publication de la liste du redéploiement du personnel judiciaire intériné par le conseil des ministres du 11 août 2016, le juge Michel Adjaka y a porté ses critiques. Le président de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab), a souligné dans un post sur facebook que ce sont des «nominations illégales, opaques et peu rationnelles…». Quelques heures après, c’est le tour du Garde des sceaux, ministre de la justice, de donner la réplique. Dans un post sur facebook, Me Joseph Djogbénou, sans nommer qui que ce soit, a mentionné qu’il faut, à un moment donné adopter une «Posture de la revendication, posture de la décision». Lire ici les deux réactions.
La réplique du ministre Djogbénou
Posture de la revendication, posture de la décision :
Les deux faces de la médaille républicaine ?
Il y a, dans l’espace public, deux parquets : celui de la revendication et celui de la décision.Au sein du premier, les procureurs semblent sans complaisance, notamment sous les feux de la rampe de l’opinion : les gouvernants doivent tout accomplir, surtout mobiliser les ressources du présent et du futur pour construire et répondre de l’instant.Au sein du second, les procureurs semblent prévoyants, souvent prudents, notamment sur la rampe qui conduit aux feux de l’opinion : les gouvernants doivent mobiliser les ressources de l’instant et du présent pour construire et répondre du futur.
C’est que pour les uns il faut assurer la survie. C’est que pour les autres il faut davantage semer la vie.
Opposés, ces procureurs de la cité ? Pas tant que ça ! Chacun regarde le monde et le temps depuis son piédestal. Dans la position de la revendication, l’on est à l’horizontal de la souffrance, de la bagarre pour la survie. Dans la position de la décision, l’on se place dans la verticalité sociale qui est projection de l’espérance, qui est rêve d’humanité.
Au fond, et heureusement, qu’ils soient militants d’association, syndicalistes, organisations estudiantines, opposants formés, forgés, certains procureurs du parquet de la revendication prétendent à la verticalité.
Au fond, et heureusement, qu’ils soient présidents, ministres, autorités politiques et administratives, et leurs délégataires ou subordonnés, certains procureurs du parquet de la décision se souviennent de l’horizontalité.
Au vrai, c’est ne s’offrir les lucarnes de la verticalité ou refuser de se souvenir de l’horizontalité qui est le mal de tous les procureurs et la ruine de toutes les communautés en quête d’élévation.
Le vrai parquet est un sillon tracé quelque part, entre revendication et décision. Un sillon qui se veut solution de l’instant et du futur. Un sillon qui structure la diversité vers l’unité. JFD