Même avec le départ de leur leader charismatique, les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) continuent d’exceller dans leur capacité évidente à distraire l’opinion. Si cette alliance n’existait pas, il faudra la créer.
Le comédien en chef est parti, mais la troupe est encore là intacte. Après plus de dix ans de merveille humoristique, ce serait un gâchis énorme de détruire l’actif laissé. Yayi Boni a été une ‘’icône’’ dont l’héritage ne saurait être galvaudé en si peu de temps. Ses disciples en sont conscients et travaillent sans désemparer à garder la maison. Ils s’en sortent tant bien que mal puisqu’ils réussissent depuis peu, à exceller dans l’art de la dérision. Cette alliance doit inspirer les metteurs en scène béninois, car il y a ‘’du lourd’’ de ce côté. Tenez ! Le régime Talon n’a fait que 4 mois, mais les amis Fcbe ont eu des positions bancales et surannées à plusieurs reprises déjà. Le ‘’court métrage’’ a commencé déjà à l’assemblée nationale. C’est déjà là que les pro-Fcbe ont surpris plus d’uns en affichant leur soutien à l’action du gouvernement. C’est l’autre (toujours souriant malgré ses difficultés avec les hollandais) qui a lu la déclaration. Les réactions ont fusé à l’époque. Les Fcbe, la seule alliance qui restait venait de virer dans la mouvance. Beaucoup de critiques ont fusé par rapport à cette position affichée, mais la suite sera plus intéressante. Alors que rien ne les conviait, les Fcbe se sont refugiés à Grand-Popo pour le même exercice. Cette fois-ci, c’est l’autre souriant et corpulent des machines agricoles qui va marteler le soutien de l’alliance au régime de Patrice Talon. Dans une déclaration rendue publique à l’issue d’un conclave aux contours diffus, les amis du ‘’président sans charisme’’ ont exprimé leur volonté à accompagner les actions de l’actuel chef. Tout allait bien quand surgit ‘’des buissons’’ un jeune-homme dénommé Léonce Houngbadji. Ce très fidèle au Chef Yayi sort de son carquois des pics acérés qu’il lance sans état d’âme au Chantre de la Rupture. Enfin, une contradiction dans cette messe de louange, pourrait-on dire. Mais ses agissements ne disaient rien puisque l’Alliance même a déjà affiché sa volonté de soutenir le régime actuel. Mais entre deux mois, l’eau a coulé sous les ponts et les décisions prises par le régime de la Rupture démantelaient un à un les installations de corruption tout aussi enfoncées du régime du Changement. Les obus du chef de la Rupture catalysent le dossier gênant, celui des véhicules d’occasion. Yayi Boni prend des rides. Du coup, les Fcbe qui étaient pacifiques, ont fait volte-face. Dans la foulée, l’autre pasteur pourtant très transparent ces dernières mois est sorti de sa tanière pour flécher l’autre très en vue du régime Talon. Il clame à tue-tête qu’il est impliqué dans l’affaire véhicules d’occasion et l’appelle à un débat contradictoire. Dès lors, les plus pacifiques sont devenus coléreux. Conforté, le jeune Houngbadji prend des galons et crée son parti. Quelques jours après, l’alliance sort et affiche un discours d’opposant.
La main visible de Yayi
On pensait qu’il allait se reposer, mais le grand maître de la diversion n’a pas fini d’étonner. Il tire dans le sens qu’il veut les marionnettes Fcbe qui cafouillent. Leur position instable traduit clairement la pression qu’il met sur eux en sourdine. Connaissant le Chef et son obsession à faire faire ce qu’il veut, il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il est aux manettes des agissements stériles du jeune Houngbadji et des volte-face à faire mourir de rire du camp Fcbe. L’ombre de Patrice Talon pourtant vivant continue de hanter le chef de Tchaourou qui ne sait plus où donner de la tête. La main de Yayi Boni dans cette mise en scène est si visible qu’on n’a pas besoin de scanner pour le voir. Pourtant, il est fini. Il faudra un petit garçon de 4 ans pour le lui dire enfin.
AbdourhamaneTouré
Okounlola absent, Azatassou maladroit
Il était le grand absent de la rencontre. Le député Fcbe André Okounlola n’a pas pris part à la sortie d’hier. ‘’Il n’y a pas matière à fouetter un chat’’, peuvent arguer certains, mais le député n’est pas un militant perdu des Forces cauris pour un Bénin émergent. Son absence s’est fait remarquer tout comme celle d’autres membres influents. Mais au-delà de l’absence du député, c’est la justification de Eugène Azatassou qui mérite d’être passée au scanner. En effet, le tout puissant coordonnateur s’est fait parler de lui, une fois encore. Il a déclaré que le bureau politique a choisi des gens qui peuvent répondre aux préoccupations des Béninois. La réponse manque de clarté et instaure une confusion lourde. Que veut-il dire par répondre aux préoccupations des Béninois ? La mise en scène d’hier a-t-elle le mérite de répondre aux préoccupations des Béninois ? Les autres Fcbe absents ne sont-ils pas tout aussi préoccupés par les attentes des Béninois ? Azatassou doit repréciser sa pensée.
AT