La coordination nationale des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) a tenu une conférence de presse, hier mercredi 17 août au Palais des Congrès, pour apprécier la gouvernance sous Talon. Au regard de certains faits persistants, les Fcbe estiment que le pouvoir en place doit changer d’orientation politique.
L’alliance Fcbe vient de faire connaître ses appréhensions de la gestion du pouvoir par le gouvernement du Nouveau départ. Face à la presse hier, le coordonnateur national des Fcbe, Eugène Azatassou, les anciens ministres Gustave Sonon, Valentin Djènontin, Amos Elègbè et l’ancien directeur de cabinet du Maep, Idrissou Yacoubou Touré, ont décrypté l’actualité politique, économique et sociale. A les en croire, les actions de l’actuel président seraient centrées sur sa personne. Pour soutenir cet avis, l’alliance se réfère à ce passage de l’interview accordée par le président Talon au journal Le Monde : « … mais ce que je fais, c’est d’abord pour moi-même. Je pense à moi tout le temps. Je sais que le ciel m’a donné quelque chose. J’ai un certain génie. Je voudrais désormais que ce génie ne soit pas juste le mien, mais qu’il serve mon pays ». Selon l’alliance Fcbe, cette philosophie « égocentrique » du président Talon se lit à travers l’acharnement contre la vision qui a prévalu à l’ère de Boni Yayi, l’investissement prioritairement dans les secteurs où l’ex régime avait eu des conflits avec le secteur privé et la répression brutale des mouvements de protestation. Par ailleurs, le gouvernement, selon les Fcbe, aurait failli dans la lutte contre l’insécurité et la répression du mouvement estudiantin. « Ne nous faisons point d’illusion. L’orientation politique, économique et sociale du pouvoir du Nouveau départ est lourde de conséquences néfastes pour le pays et va appauvrir davantage nos populations et remettre en cause les libertés démocratiques chèrement acquises à la conférence des forces vives de Février 1990 », estime l’alliance.
Au sujet des secteurs agricole, portuaire…
Sur la gestion des infrastructures portuaires, l’ancien ministre Valentin Djènontin dénote une régression des activités portuaires et une désaffection du Port autonome de Cotonou avec pour corolaire la baisse des recettes douanières. Selon lui, cette régression serait due aux difficultés dans la réimportation des céréaliers et produits congelés, à la crise nigériane et à un manque de leadership du président Talon qui n’aurait pas encore saisi à juste valeur, l’importance des relations avec les voisins du Niger et du Nigéria. Par ailleurs, il reconnaît que la filière véhicules d’occasion a besoin d’un assainissement total. Appréciant le secteur agricole, l’ancien directeur de cabinet du Maep, Idrissou Yacoubou Touré, a fustigé la reprise des activités de l’Association interprofessionnelle du coton sans la révision de l’accord-cadre entre l’Aic et le gouvernement. Aussi, il estime que le gouvernement de la Rupture témoigne peu d’intérêt à aux produits vivriers, en l’occurrence le palmier à huile. Après avoir élucidé le concept de Partenariat Public-privé, l’ancien ministre Gustave Sonon a, quant à lui, salué le projet de contournement Nord-ouest de Cotonou avec une voie 4 fois 4. « Nous faisons confiance aux autorités actuelles pour que l’intérêt supérieur de la nation soit de mise », a-t-il laissé entendre. Répondant à la question de comprendre l’absence de certains barons de l’alliance Fcbe, notamment le candidat Lionel Zinsou, le coordonnateur national des Fcbe Eugène Azatassou a expliqué que les personnalités présentes ont été choisies pour leurs aptitudes à répondre aux préoccupations des Béninois.
Anselme Pascal Aguéhoundé