Les organisations de la société civile béninoise regroupées au sein de la plateforme "Halte-Tabagisme-Bénin" ont appelé les autorités publics, notamment le gouvernement et le Parlement, à accélérer le processus d'adoption de la nouvelle loi antitabac au Bénin.
Dans un communiqué publié dimanche à Cotonou, ces organisations se plaignent de "la lenteur administrative" que subit la relecture de la loi antitabac en vertu de la Convention-Cadre de l'OMS pour la lutte antitabac (CCLAT), signée le 18 juin 2005 et ratifiée le 3 novembre de la même année par le Bénin.
Le texte souligne que cet engagement traduit la volonté de protéger les générations présentes et futures des effets sanitaires, sociaux, environnementaux et économique dévastateurs de la consommation de tabac.
Si l'importation des produits de tabac ont apporté à l'Etat béninois, entre 2000 et 2009, une recette de 722.836.093 FCFA, soit 72 383 609 FCFA (120.000 USD) par an, les évacuations sanitaires prises en charge par l'Etat pour les maladies dont le tabac est le principal facteur de risque ont coûté, entre 2006 et 2011, une somme de 7.179.148.444 FCFA, soit 1.196.524.740 FCFA (1,9 million USD) par an, a indiqué Halte-Tabagisme-Bénin.
"On comprend aisément que si l'Etat doit dépenser plus d'un milliard (FCFA) pour la santé de sa population rien qu'en gagnant 72 millions (FCFA) sur l'importation des produits qui sont à la base de cette mauvaise santé, il est donc le perdant. Le tabac ne profite qu'à l'industrie qui le commercialise", souligne le communiqué.
Dans le but de contrecarrer l'industrie de tabac dans ses nouvelles stratégies, le ministère béninois de la Santé et l'OMS-Bénin, en collaboration avec l'Union internationale contre la tuberculose et les mladies respiratoires et la société civile béninoise, ont entamé en 2009 le processus d'adoption d'une nouvelle loi antitabac du Bénin.
"Mais la grande surprise est que depuis le 3 février 2015 où le décret de transmission est élaboré en collaboration avec le secrétariat général du gouvernement, le processus est resté bloqué. Le projet de loi n'est jamais transmis au Parlement après plus d'un an", a déploré la plate-forme Halte-Tabagisme-Bénin.