La visite d’un visiteur peu ordinaire à l’aéroport de Tourou, dans la partie Nord du Bénin, a réveillé le ministre en charge des Infrastructures, de son somme. Hervé Hêhomey a dû écourter son congé gouvernemental pour se rendre précipitamment sur le lieu où il s’est finalement rendu compte qu’il fallait prendre des mesures.
Au-delà de ce que le ministre des Infrastructures est allé vociférer à Torou, son déplacement sur le site de l’aéroport a été tout de même bénéfique pour les Béninois, particulièrement aux populations de la partie septentrionale du pays. En effet, en dehors de ce que Hervé Hêhomey a pu rassurer que le gouvernement Talon va œuvrer à ce que le chantier soit achevé, il a sur place fait savoir que « le gouvernement a pris déjà des mesures. Le commandant du groupement Nord est déjà instruit et les autorités militaires à divers niveaux sont également instruites pour que ce site-là soit maintenu en sécurité ». Analysons un peu les propos du ministre qui est allé marteler « les mises en garde » du régime à Yayi Boni, l’ancien chef de l’Etat qui se serait rendu sans autorisation dans l’enceinte aéroportuaire pour une visite. Ce qui est évident, Hervé Hêhomey, reconnaît qu’un aéroport, surtout en chantier, est un lieu sensible où ne se rend n’importe qui. Mais chose paradoxale, depuis bientôt 5 mois, en tant qu’autorité numéro 1 chargée de la gestion de cette infrastructure, il n’a pas daigné prendre des dispositions pour la sécuriser ou renforcer la sécurité tout autour. Et, c’est après coup, qu’il agit comme un médecin après la mort. Doit-on mettre ça sous le coup de la navigation à vue ou de l’incompétence sous le Nouveau départ? En tout cas, d’aucuns diraient « heureusement que c’était Yayi ». Et si c’était le « vil individu » que le ministre Hêhomey rêve de voir récidiver, qui était passé avant son arrivée sur le lieu avec à la clé des dégâts ? Au lieu de se cacher derrière son bout de doigt, Hervé Hêhomey devrait se remettre en cause quoiqu’on puisse critiquer ou déplorer le déplacement de l’ancien président. Un aéroport de ce type, même non encore ouvert au public est un lieu stratégique et doit nécessiter plus d’attention. Surtout dans un contexte où tout le monde entier, notamment les grandes puissances, parle de lutte contre le terrorisme. Ça devrait être une préoccupation pour le gouvernement Talon qui, malgré ses renseignements, n’est pas informé des mouvements d’un acteur aussi influent du pays. Vivement que l’aéroport de Tourou soit maintenant mieux sécurisé comme le marché Missèbo et l’Université d’Abomey-Calavi qui, visiblement, sont beaucoup plus le souci du gouvernement de la Rupture avec tout un détachement d’agents de sécurité.
Worou BORO