La dépréciation du naira au Nigeria a de lourdes conséquences sur les économies des pays comme le Bénin dont le commerce extérieur repose en majeure partie sur la santé économique du géant de l’est.
L’ancien président et ancien fonctionnaire au FMI Nicéphore Soglo s’en préoccupe. Sa solution, c’est une action concertée et urgente des gouvernements africains en partenariat avec les institutions de Breton Wood afin de parer au pire.
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Déclaration
Béninois, Béninoises, Chers compatriotes,
L’heure est grave, et il me faut tirer la sonnette d’alarme. Les gouvernements de la zone franc et la France ne peuvent plus rester les bras croisés devant la dévaluation de 50% du naira. Face à la réduction brutale et dramatique des prix du pétrole brut et donc de leurs revenus, la plupart des pays pétroliers, ont avec l’aide du FMI, pris les mesures de correction, d’ajustement, en un mot de vérité monétaire qui s’impose. Quid de leurs clients ? Ces derniers doivent au plus vite prendre des mesures qui s’imposent car leur monnaie est désormais surévaluée par rapport au naira. Imagine-t-on les pays du monde se croiser les bras devant la dévaluation du dollar ? Ne disait-on pas au sortir de la deuxième guerre mondiale, que quand l’Amérique toussait, l’Europe avait une fluxion de poitrine ? Or, notre Amérique c’est le Nigéria. Des démarches urgentes s’imposent donc avec nos partenaires africains et européens et avec les institutions de Breton Wood, la Banque Mondiale et le FMI si l’on ne veut pas assister à la ruine de nos économies. La balle est à présent dans notre camp et le temps presse, sinon beaucoup de producteurs et de commerçants risquent de connaitre de graves difficultés et même de déposer leur bilan. Je vous remercie.
Nicéphore D. SOGLO Ancien Président de la République Ancien Maire de la ville de Cotonou Vice-Président du Forum des Anciens Chefs d’Etats, Créé en 2006 à Maputo par Nelson MANDELA