Les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales ont tenu une importante séance de concertation avec le Chef de l’Etat, Patrice Talon dans la soirée de ce lundi 22 Août 2016 au Palais de la République. Les questions relatives aux revendications des travailleurs ont été abordées.
Après plus de quatre mois de gestion, le Président de la République a enfin rencontré les responsables syndicaux des centrales syndicales. Il a d’abord félicité et remercié les travailleurs pour le climat social apaisé depuis son avènement et pour l’implication dans le combat pour l’alternance démocratique. «Le syndicalisme n’est pas incompatible avec la politique» a-t-il affirmé. Il s’est réjoui de l’évolution heureuse du projet de charte sur le dialogue social. Après près de deux heures d’échanges, il a été décidé que la commission de négociations siège avant la rentrée en vue de satisfaire les revendications suivant les moyens. De même, la loi sur le RAMU sera abrogée et remplacée par un programme plus réaliste et plus consistant, les réformes en cours dans les deux secteurs de l’éducation et de la santé ont été évoqués et débattus. Le Chantre du Nouveau départ a également rassuré de l’élection prochaine des membres du Conseil national de l’éducation (CNE). Pour solutionner un problème crucial du secteur éducatif, le gouvernement annonce un recrutement massif d’enseignants au profit de l’école béninoise. Au sujet de la crise à l’Uac, le gouvernement n’interviendra pas directement et ostensiblement. Mais il s’en préoccupe. Il a été clarifié que les reformes de l’éducation concernent l’administration de l’éducation et non le contenu des programmes. " Le pays va mal certes mais il ira davantage mal si les travailleurs ne sont pas épanouis. Nous ferons les efforts pour que les travailleurs se portent mieux“ a confié le Président Patrice Talon. Il a, enfin, pris l’engagement de rencontrer périodiquement les confédérations syndicales pour débattre des questions spécifiques et relatives aux revendications posées par les SG.
Des points de divergence demeurent…
Les responsables syndicaux, malgré l’assurance du Chef de l’Etat, n’ont pu rester en phase avec le gouvernement de la Rupture sur certaines questions. Il s’agit de la signature de la Charte sur le dialogue social que le Président de la République devrait signer avec les partenaires sociaux. Les secrétaires généraux ont simplement refusé de signer le document car, pour eux, les conditions ne sont toujours pas encore réunies. « On ne peut pas signer la Charte sans qu’il n’y ait pas un début de confiance en ce gouvernement », a confié Paul Essè Iko de la Cstb qui avoue ne pas avoir fait de cadeaux au premier magistrat du pays. De sources concordantes, la Charte pourrait être signée par les différentes parties le 08 septembre 2016. Ils ont également déploré le non implication des partenaires sociaux dans la mise en œuvre de certaines réformes politiques et institutionnelles à l’ère de la Rupture. Ils ont invité le gouvernement à prôner une gouvernance inclusive en vue d’un climat social apaisé.
Aziz BADAROU