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Déclarations de Tourou : Comment Yayi pousse Talon à la faute
Publié le mercredi 24 aout 2016  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Photo montage du président Yayi Boni et Patrice Talon




En sport comme en politique, la meilleure défense reste l’attaque. Et à ce jeu, le gouvernement de la Rupture s’est pris au piège par l’ancien Chef d’Etat Boni Yayi. Sa descente à l’aéroport de Tourou et les propos qui lui sont attribués restent jusque-là des suppositions aux yeux de la majorité des Béninois puisqu’aucune vidéo ni audio n’atteste de la véracité de l’information. Ce n’est pas que les faits n’ont jamais existé mais ils restent difficiles à prouver. Et dans un contexte d’intoxication à outrance sur les réseaux sociaux, même un fait avéré est sujet au doute jusqu’à ce qu’on en détienne les preuves.

On connait Yayi Boni coutumier du fait. Même quand il était au pouvoir, il lui arrive souvent, lorsqu’il croit être parmi « les siens », de demander à ce qu’on éteigne les portables quand il veut tenir des propos qui menacent l’unité nationale. Même en ce moment, des informations filtraient toujours. On entendait, souvent preuve à l’appui, qu’il aurait dit ci et ça à tel endroit. Yayi sait donc qu’aussi bien sa descente à l’aéroport de Tourou et les propos qu’il aurait tenir seront rapportés. Il sait qu’un Etat, c’est aussi des services de renseignement. Mais il s’est arrangé pour qu’aucune fuite d’image ou d’audio ne soit sur les réseaux sociaux comme par le passé. Ainsi, c’est la parole des rapporteurs contre la sienne, une stratégie parfaite pour confondre le gouvernement de la Rupture.

Et, pour le moment, cela semble lui réussir puisque de ce qu’on retient de cette descente de l’ancien Chef d’Etat à Tourou, ce sont les propos du Ministre des infrastructures et des transports Hervé Hêhomey. Une réaction que d’aucuns jugent disproportionnée. Mais ce sentiment de réaction démesurée du ministre de Talon trouve sa source du fait que la grande masse n’a ni vu, ni entendu Boni Yayi à Tourou. Mais tout le monde a suivi la réaction énergique du ministre Hêhomey menaçant Boni Yayi de le traiter désormais de vil individu la prochaine fois qu’il se serait comporté comme tel. Cela a été abondamment relayé par les médias dans un contexte de normo-médiatisation et de vacances gouvernementales.

Face à ce qu’on pourrait qualifier de provocation de l’ex Chef d’Etat, Hêhomey n‘est pas allé de mains mortes. Il n’a pas mâché les mots. L’envie de défendre le gouvernement dont il est membre a pris le dessus la manière dont il convient de s’adresser à un aîné, ancien président de surcroit. « Si Boni Yayi a encore de l’énergie à revendre, qu’il nous aide à payer les spoliés de ICC-Services ou qu’il nous aide à retrouver Pierre Urbain Dangnivo . Réveiller ces faits qui ont secoué dans un passé récent la République, mais qui semblent déjà tombés dans l’oubli participe de la stratégie : La meilleure défense, reste l’attaque. Boni Yayi sait à quoi s’en tenir prochainement quand l’envie lui prendra de tenir des propos qui jettent le doute sur la capacité du régime actuel à gouverner le pays. Mais Hêhomey aussi sait désormais, tout comme Alexandre Hountondji et Fred Houénou en son temps, que la culture béninoise ne tolère pas des propos qui frisent le manque de respect à l’aîné quoique l’ainé ait fait ou dit.

Bertrand HOUANHO
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