Hier, au cours d’un entretien, le président de l’Ong Alcrer a annoncé avoir connaissance de plusieurs cas. De nombreux chapitres du recueil des faux diplômes pourraient être publiés les jours à venir.
« L’homme qu’il faut à la place qu’il faut, parce qu’on ne peut mélanger les torchons et les serviettes ».
Cette phrase de Martin Assogba traduit la quintessence de la question des faux diplômes. Le président de l’OngAlcrer révèle que son Ong a rencontré le président de la commission en charge de la question des faux diplômes pour lui faire cas de quelques pistes à explorer.
Selon ses explications, des noms lui sont parvenus dans plusieurs secteurs de l’administration et surtout dans l’armée. Des noms qui n’ont pas encore été révélés parmi ceux publiés. « Nous avons même eu à inviter dans nos locaux des fonctionnaires dont les noms sont en notre possession. Ils nous ont promis de revenir nous présenter leurs vrais diplômes. Malheureusement, nous les attendons toujours », a indiqué Martin Assogba. Le président de l’OngAlcrer dit avoir reçu plusieurs militaires qui sont venus dénoncer leurs collègues en situation irrégulière et qui, de surcroit, ont été promus sous l’ancien régime. Des dossiers qui sont déjà transmis à la commission.
Martin Assogba continue son argumentaire et fait savoir que ce n’est pas le chômage qui pousse les Béninois vers une telle dérive, mais le désir d’être rémunéré plus que leurs compétences. Il explique que détecter les faux diplômes et éjecter les personnes qui les détiennent de l’administration ne signifie en aucun cas mettre ces agents au chômage. Ce serait plutôt rendre hommage aux vrais cadres lésés depuis des lustres. Un coup de salubrité qui impactera positivement les caisses de l’Etat, puisqu’il permettra à l’administration de payer moins de salaire. Aussi, fait-il comprendre que la question de contrôle de faux diplômes n’a rien à voir avec la chasse aux sorcières. Poursuivre les fournisseurs de faux diplômes est l’autre option que devrait envisager la commission en charge de cette question, selon Martin Assogba qui dénonce dans le cas d’espèce, la corruption intellectuelle, la mauvaise gouvernance et la violation des droits des détenteurs de vrais diplômes. Toutefois, il se réjouit de l’initiative et exhorte le gouvernement à aller jusqu’au bout sur cette question d’usurpation de titre. Par ailleurs, l’homme dit avoir vainement averti à plusieurs reprises, le régime précédent sur cette question.
Régis H. Gnalandjo