Ramanou Alédji est technicien audiovisuel, graphiste et réalisateur de cinéma. À ce titre, il a piloté un projet de tournage du film intitulé ‘‘Lakata et Djaguar’’. Il s’agit d’un film thématique dont le vecteur est de sensibiliser et d’attirer l’attention des décideurs sur la salubrité publique.
Matin libre : Vous procédez a un tournage de film actuellement, parlez nous en ?
Ramane Alédji : C’est un court métrage. Un film thématique dont on a fini le tournage le weekend dernier et on se prépare pour la post-production. C’est un film qui parle des problèmes de toilettes publiques dans les villes de l’Afrique subsaharienne.
Dans ce film est intervenu un certain nombre d’acteurs, est-ce que le casting et le tournage ont été faciles ?
Le casting s’est bien passé avec le directeur artistique en la personne de Didier Sèdoha Nasségandé. Déjà avec le scénario, on avait une idée de celui ou celle qui allait incarner tel ou tel personnage. Nous avons voulu mettre la barre très haute et nous avons eu le top des tops, les meilleurs actuellement au Bénin dans le domaine. Nous les avons convoqué et exposé notre projet, les attentes que nous avons autour et ils ont accepté spontanément de nous accompagner. C’est le moment de leur dire merci parce qu’ils se sont démené pour nous aider à mettre ce film totalement dans la boite. Et nous espérons, que cela aura l’échosouhaité. Le film s’intitule ‘’Lakata et Djaguar’’.
Quelle ambition accompagne ce tournage ?
C’est une prise de parole, c’est une action. Nous avons toujours attendu les politiciens, l’Etat central, les municipalités pour faire les choses qui ne coûtent rien du tout. Nous crions souvent sur les toits, les antennes, dans la presse pour des manques de choses qui, a priori, ne coutent rien, des trucs faciles à réaliser. Nous, notre ambition, Didier et Moi je veux dire, C’est de réaliser et de mettre les politiciens devant le fait accompli. Nous n’avons pas bénéficié d’un financement pour la réalisation de ce film. On n’a bénéficié de rien du tout. Nous l’avons fait sur nos propres ressources financières, psychologiques et physiques. C’est pour dire, dans une ville qui serespecte (on ne pointe de doigt aucune ville), ildoit y avoir des toilettes publiques. C’est comme des poubelles qu’on n’a pas dans nos villes. C’est le cas de Cotonou, de Ouagadougou et beaucoup d’autres villes africaines alors que ça ne coûte rien du tout de faire ces choses. Ce sont des réalités sur lesquelles les politiciens peuvent réfléchir et penser à réaliser mais ils ne le font pas. Nous quittons la dénonciation habituelle pour rentrer dans du concret avec l’engagement et nos propres moyens en disant,voilà ce qui manque.
Avec Lakata et Djaguar, on peut dire que c’est le cinéma qui s’accorde au soin hygiénique dans nos villes ?
De toutes les manières, artistes que nous sommes, nous sommes des gens engagés. Le film va sortir bientôt et vous aller le voir. C’est un film thématique mais décliné en humour. C’est le vrai humour béninois, professionnel comme ça se faisait. C’est du cinéma d’engagement pour toucher le grand nombre. Les populations, les autorités et les responsables a divers niveau.
Après, ce film sera diffusé sur un certain nombre de plateforme, parlez nous en ?
Il y a que le Fespaco s’annonce, et notre ambition est de tout faire pour y prendre part avec ce film. après ce film sera diffusé sur les écrans et cela relève de notre responsabilité. Puis en suite, nous allons donner le film aux autorités municipales, au ministre de l’environnement et autres en leur disant, nous, nous l’avons fait sur nos moyens, c’est à vous de le diffuser sure les écrans locaux. On n’est pas dans une démarche de : donner nous de l’argent. Nous l’avons fait, et nous allons mettre le bouchet double pour le diffuser sur les festivals en Afrique et partout dans le monde ou ça peut être diffusé pour vendre ce qui se fait chez nous comme cinéma.Mais c’est aux autorités de le faire passer sur nos ecrans d’ici.
Un mot pour la fin.
Je dirai merci. Merci à tous les acteurs, le staff, à toute l’équipe et aux ainés, Ousmane Alédji, Gaston Eguédji, Claude Balogoun pour ne citer que ceux-là. On les a souvent diabolisés, nos aînés, mais ils ont compris aujourd’hui que c’est important d’accompagner et d’appuyer la jeune génération pour former ce que j’appelle le chaînon. On se donne la main pour évoluer ensemble, pour impacter.
Propos recueillis par Teddy GANDIGBE