Le président béninois, Patrice Talon, a pris un décret portant création d’une cellule d’analyse des arrêtés préfectoraux et ministériels afin que les décisions administratives et gouvernementales soient en harmonie avec les projets de développement du pays.
Le Conseil des ministres « a relevé que les actes règlementaires pris dans les ministères et les préfectures devront être en harmonie avec la politique de la Nation, dans tous les secteurs pour lesquels ces actes sont pris. Ces actes doivent aussi être en harmonie avec les plans, les programmes et les projets de développement approuvés par le gouvernement », a expliqué Pascal Koupaki, ministre d’Etat et secrétaire général à la présidence de la République.
Il a soutenu devant les caméras que « lesdits actes devront également traduire la volonté d’une cohésion gouvernementale à toute épreuve. Pour renforcer cette cohésion et assurer le suivi des actes administratifs, un mécanisme est mis en place à la présidence de la République à travers la création d’une cellule d’analyse et d’enregistrement des projets d’arrêtés ministériels et préfectoraux».
Cette décision intervient au lendemain de déclarations tous azimuts de certaines autorités qui continuent de défrayer la chronique. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Odile Attanasso a martelé que les députés béninois ne comprennent rien de la nouvelle carte universitaire. Après ces propos jugés excessifs, le préfet du Littoral, Modeste Toboula, a promis d’appliquer la loi à l’ex-présent Boni Yayi en cas de dérives sur son territoire,
estimant qu’il ne devrait pas aller dans les marchés de Cotonou sans son autorisation.
Vu cette pléthore de décisions et déclarations qui allaient contre la vision du gouvernement, le Conseil a installé d’instaurer cette cellule d’analyse des décisions administratives au sein de la présidence de la République pour assurer un climat de paix dans le pays. Cette structure permettra par ailleurs que la gouvernance de l’actuel pouvoir soit moins critiquée.
Le président Patrice Talon a réclamé une harmonie dans les décisions administratives, après que dans certaines structures, plusieurs décisions ont été contestées dès l’arrivée de l’équipe de la Rupture. Des actions de ministères tels celui du Commerce, du Cadre de vie et de la Santé, ainsi que des actes de suspension et de nominations ont été critiqués voire dénoncés par des organisations de fonctionnaires.
Dans certains cas, le gouvernement béninois a dû faire un rétropédalage pour rétablir la quiétude. La gestion de certaines préfectures a suscité également assez de polémiques. De nombreux administrés ont fustigé, entre autre, un excès de zèle du préfet du Littoral dans ses actions. Ces agissements donnent l’idée d’un mauvais fonctionnement de l’administration sous « la Rupture ».
A travers cette cellule, le gouvernement veut sans doute que sa vision soit partagée par toutes les personnes occupant des postes de responsabilité. Patrice Talon entend mettre la nouvelle cellule à contribution, c’est une cellule qui devrait jouer probablement un rôle prépondérant dans la réalisation des grandes orientations du chef de l’Etat.
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