L’institut national des statistiques et de l’analyse économique (Insae), avec l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), a réalisé d’importantes enquêtes qui démontrent une accentuation de la pauvreté au niveau national. Toute chose qui remet en cause l’efficacité ou l’insuffisance des politiques de développement, de réduction de la pauvreté. C’est fort de cette situation inquiétante que le Pnud a convié hier, mardi 30 août 2016, des Ptfs, les acteurs du développement à un atelier technique d’examen d’études sur la pauvreté.
La pauvreté monétaire s’est accentuée au niveau national, passant de 33,3% en 2007 à 40,1% en 2015 tandis que la pauvreté non monétaire a connu une baisse, passant de 40% en 2007 à 29% en 2015. L’extrême pauvreté est également passée de 54% en 2011 à 60% en 2015. Ce sont là quelques données inquiétantes des enquêtes réalisées par l’Insae et qui n’ont pu laisser indifférents le Pnud et le gouvernement béninois. A en croire le représentant du Pnud, Siaka Coulibaly, les données statistiques sont d’une grande importance dans le présent contexte des Objectifs de développement durable. A cet effet, il a rassuré le Bénin du soutien du Pnud en vue de l’éradication de la pauvreté. La présente assise a donc permis aux participants d’apporter des éléments correctifs aux résultats des enquêtes réalisées. D’où la nécessité, selon lui, de promouvoir la croissance accélérée notamment dans les secteurs créateurs d’emplois en mettant en place des stratégies adaptées susceptibles de faciliter l’identification des zones les plus vulnérables. Pour le ministre d’Etat, Abdoulaye Bio Tchané, les recommandations qui seront issues de l’atelier seront intégrées au Programme d’action du gouvernement (Pag) dans l’optique d’une croissance rigoureuse, durable, inclusive. Faisant l’état des statistiques sur les ménages et les tendances de la pauvreté au Bénin, le Dg/Insae, Alexandre Biaou a démontré que les ménages sont beaucoup plus pauvres en milieu rural et surtout le niveau d’instruction du Chef de ménage comme une stratégie de réduction de pauvreté. Autant le chef de ménage est jeune, autant le ménage est pauvre, selon les statistiques. Par contre, il a déploré le fait que l’Etat n’a jamais contribué à une enquête sur les ménages depuis 2006. La dépendance des financements extérieurs est perçue donc comme une menace pour l’Insae. « Le Bénin n’a jamais réalisé une enquête sur les recensements agricoles » a-t-il ajouté. Il a, pour une lutte efficace contre la pauvreté, recommandé le renforcement du capital humain, le développement des villes, la stimulation des activités économiques et sociales en milieu rural, le développement des infrastructures en particulier celles liées aux Tic, mener de réflexions profondes sur les inégalités et la polarisation des revenus des ménages au Bénin.
A.B.