Ce sont les autochtones de la commune se Dassa Zounmè qui sont les dépositaires du rythme Goumbé. Autrefois exécuté pour les cérémonies funéraires, selon Gilbert Akueson, natif de la localité, le rythme Goumbé est aujourd’hui tombé dans le domaine public. Ainsi, se laisse-t-il joué et dansé partout où le besoin se fait senti, en tout cas dans la partie méridionale du Bénin. Il s’agit d’un rythme riche en sonorité grâce à la variété de percussions et de contretemps qui interviennent dans son exécution. A en croire les précisions du responsable de l’association culturelle ‘’Tonassé’’, Gilbert Akueson, ce rythme porte une vibration particulière à cause de ses tambours carrés qui demandent un peu d’énergie dans leur exécution. Le tambour principal, qui est d’ailleurs le plus grand, se joue avec le pied et la main à la fois. « La première raison est d’abord sa forme. On ne saurait le mettre debout pour l’exécuter. L’autre chose est que, vous allez constater dans le rythme Goumbé qu’il y a une tonalité singulière de ce tambour major qui revient à une fréquence illimitée. En recherchant cette sonorité particulière qui a d’ailleurs donné son nom au rythme, les premiers qui ont exécuté le Goumbé ont trouvé qu’il fallait ajouter le membre inférieur dans son exécution pour obtenir ce que l’on voulait », explique Gilbert Akueson pour donner quelques-unes des raisons qui font que les tambours du Goumbé se jouent toujours couchés au sol. Ce rythme sert aujourd’hui dans les spectacles publiques d’attraction, les cérémonies à caractère festif et d’autres occasions qui réunient les fils et filles du Bénin.
Pour le danser…
Il faut également déployer une énergie proportionnelle. Le Goumbé se danse du haut vers le bas comme presque toutes les danses du sud Bénin. Dans une rotation semi circulaire des épaules de l’avant vers l’arrière et avec une inclinaison sur les jambes, le Goumbé sollicite de celui ou celle qui l’exécute un effort supplémentaire. Et selon que le danseur veuille impressionner ses spectateurs par des touches particulières, d’autres mouvements plus énergiques de hanche s’invitent dans la prestation. C’est alors qu’on voit le danseur du Goumbé dans un mouvement simultanément saccadé du thorax et de la hanche, sur une fréquence endiablée des tambours, gons, castagnette, des battements de main, des sifflements de flute et bien d’autre accompagnement. « A ma connaissance, ce n’est pas un rythme qui au départ était destiné à une divinité », souligne Gilbert Akuéson.
Teddy GANDIGBE