La construction du pont d’Athiémé, dans le Mono, reliant le Bénin au Togo voisin a été accueillie avec joie et émerveillement. Mais la voie d’accès qui devrait être bitumée par la partie béninoise, contenue dans la réalisation du grand projet « COLODO » attend toujours. Mais jusques à quand ?
C’est sur financement de la Banque mondiale que le Togo et le Bénin ont convenu de construire un pont sur le fleuve Mono, reliant et développant l’économie dans cette partie méridionale des deux pays voisins. Les travaux lancés à grand renfort médiatique ont été suivis de bout en bout par le gouvernement de Boni Yayi qui en a fait une préoccupation majeure avant la fin du mandat de la « Refondation ». Et le joyau a vu le jour, au grand bonheur et soulagement des populations frontalières du Togo et du Bénin. Le pont ainsi réalisé, il reste à accomplir l’autre partie du cahier de charges imposée par le partenaire financier et principal bailleur qu’est la Banque mondiale. Il s’agit de la construction en bitume des voies reliant ce pont. Les deux pays bénéficiaires avaient donc le devoir chacun de son côté, de le faire.
Pour ce qui concerne le Bénin, cette construction a été incluse dans le projet dit « COLODO », c’est-à-dire « Comé-Lokossa-Dogbo », confié à l’entreprise EBOMAF. Il s’agit bien de la bretelle Zounhouè-Athiémé. Mais depuis que ce pont dont l’importance économique n’est plus à démontrer a été inauguré par l’ex-chef de l’Etat Boni Yayi, les choses sont toujours en l’état ; rien absolument n’a bougé du côté de ce joyau. La voie d’accès est cahoteuse, dans un état de dégradation avancée. Les populations souffrent le martyr avant d’y mener leurs activités commerciales surtout. Le calvaire rythme la vie au quotidien. C’est à peine qu’on devine l’existence d’une telle réalisation. Et pourtant, la nécessité et l’importance d’une telle infrastructure ne sont pas à ignorer. De même, les transactions qui se développaient avant même ce pont, intervenu comme pour faciliter les échanges transfrontaliers et booster l’activité économique ne peuvent connaître un accroissement si ce lien n’est accompagné de ces voies d’accès. Partant, on dirait même un éléphant blanc, jeté sur le fleuve Mono, qui risque si rien n’est fait au plus tôt, de devenir objet de réminiscence de vieux souvenirs encore vivaces dans les esprits. En tout cas, Athiémé, comptoir colonial dont les vestiges rappellent la grande ambition du colonisateur envahie par les flots impétueux d’un fleuve en furie. L’avènement de ce pont redonne une nouvelle vie à la ville, un éclat splendide et dont la mise en circulation effective réveillera l’instinct développeur des fils et des usagers de la route Athiémé (Bénin)- Agomè Séva (Togo). Et sur les ruines de ces bâtiments coloniaux abandonnés aux intempéries, s’élèvera un nouveau rêve, celui de bâtir ou de reconstruire cette ville à la dimension d’un vrai comptoir de portée internationale.
Que la route soit bien faite et le reste suivra ; tel reste l’appel vibrant lancé aux autorités du nouveau départ. Athiémé aussi mérite de connaitre un nouveau départ, un nouvel essor avec ces infrastructures à caractère international.
F.M.