L’hôtel de ville de Cotonou a depuis peu un visiteur particulier. Il s’agit d’une mission d’audit qui y séjourne depuis lundi dernier…
Comprendre comment Léhady Soglo gère la mairie de Cotonou. C’est l’objectif d’une mission qui se déroule depuis lundi dernier à la mairie de Cotonou. Elle s’occupe de vérifier la gestion du maire pour la période de juin 2015 à juin 2016, soit l’an 1 du maire ès qualité. Selon les termes de référence de la lettre de mission, le cabinet d’audit commis est autorisé à s’intéresser en cas de besoin aux rapports des audits existants sur la gestion du Fonds d’appui au développement des communes (FADEC). Le hic, cette mission n’est pas exécutée par les structures publiques régulièrement commises à cet effet. C’est un cabinet d’audit privé dont le promoteur est très proche du Chef de l’Etat qui exécute le marché.
Mais à se rendre compte que ces audits ne sont pas étendus à toutes les autres communes, on comprend mieux son caractère sélectif. Mieux le simple fait, que la mission n’est pas exécutée par une structure rattachée au ministère de l’économie et des finances ou une autre structure publique renseigne aisément que le maire de Cotonou serait une cible. S’interroger sur la procédure de recrutement du cabinet d’audit ne serait que perte de temps. Car des indiscrétions font état de ce qu’aucun appel d’offres n’aurait été fait à cet effet. On sent une contorsion donc.
Selon nombre d’analystes, Léhady Soglo commencent par payer pour son option de ne pas soutenir son vieil ami Patrice Talon aux élections présidentielles dernières. Certes, là où il y a deniers publics, il doit y avoir contrôle dit l’adage. Mais à s’imprégner du mode opératoire du contrôle de la gestion de Léhady Soglo dont le parti la Renaissance du Bénin avait soutenu Lionel Zinsou aux élections dernières, on conclut à l’acharnement. Ce qui ne devrait pas être un point cardinal de la gouvernance actuelle au sommet de l’Etat qui veut prôner le « Nouveau départ ».
En fait, le bout poursuivi est toujours la destitution du maire de Cotonou qui ne tient que sur le fil du rasoir. Pour des janissaires de Patrice Talon, il faut profiter du froid dans les relations entre Léhady et Nicéphore Soglo du fait des options divergentes pendant les élections, et de l’effritement de majorité du maire pour agir. Le zèle du préfet Toboula étant limité par la mise en place d’une cellule d’analyse des arrêtés ministériels et préfectoraux, les assauts d’Ali Camarou n’ayant pas fait mouche, c’est l’audit la trouvaille pour marquer à la culotte le maire de Cotonou.
Amèdé MAHOUTONKPE