Banikoara,- Suite aux plaintes des populations liées à la mauvaise qualité de la viande qui leur est vendus, le maire Tamou Bio Sarako a échangé samedi avec les acteurs de la filière viande, les éleveurs, la société civile, l’association de défense des consommateurs de viande et les responsables du secteur communal d’élevage.
Selon l’autorité communale, l’urgence de cette réunion est partie du constat que les populations sont de plus en plus exposées au péril sanitaire en raison de la mauvaise qualité de la viande vendue dans la commune. La préoccupation poursuit-il fut soulevée par la conseillère Tama Elyse au cours de la dernière session ordinaire tenue les 24 et 25 juin 2016.
«Et c’est pour répondre à cette préoccupation pertinente de l’élue communale que j’ai décidé d’écouter tous les acteurs de la filière viande de la commune», a souligné le maire Tamou Bio Sarako. Dans son mot introductif, le porte-parole de l’association des consommateurs de viande de la commune a réaffirmé les plaintes des populations.
Pour sa part, le représentant de Social Watch, section communal a accusé d’une part les bouchers qui ne pensent qu’à leurs intérêts et servent de la viande de mauvaise qualité aux populations, d’autre part, ce sont les agents du secteur élevage qui sont défaillants, par ce que ne jouant pas convenablement leur rôle; celui de veiller à la qualité de la viande mise sur le marché de consommation.
Les bouchers dans leur ensemble reconnaissent les faits à eux reprochés. Et pour se défendre, ces derniers justifient leur attitude par le fait que le prix d’achat des bêtes restes très élevé. A leur tour, les spécialistes du secteur de l’élevage affirment avoir menés toutes les luttes nécessaires pour la garantie de la santé des populations. Malheureusement, ce sont les mêmes consommateurs qui ne facilitent pas la lutte aux vétérinaires.
Les porte-parole des éleveurs ont par ailleurs déploré l’attitude des bouchers qui ne pensent qu’à leur seul profit. «Les conditions environnementales ne sont non plus favorables pour l’élevage. La pression est tellement forte sur le peul-éleveur que le prix des bêtes ne peut qu’être toujours élevé. Et il revient aux autorités communales de prendre les dispositions utiles pour éviter la catastrophe à la commune de Banikoara du fait du départ massif des éleveurs de la commune vers d’autres destinations», s’est désolé Arouna Amadou, un éleveur de l’arrondissement de Goumori.
Après les vifs échanges, les participants ont convenu qu’il importe de trouver des pistes pour une sortie de crise. Selon le président de l’Association des bouchers de la commune de Banikoara, l’unique solution appropriée et applicable est l’augmentation du prix du kilogramme de viande. Une proposition qui a manqué de faire l’unanimité des participants à la rencontre.
ABP/AOK/BK