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101 ans après sa déportation à Fort Etienne : Les cendres du roi de Sakété, Adélou Biodjo réclamées par ses descendants
Publié le mardi 6 septembre 2016  |  Matin libre
Tourisme/
© aCotonou.com par R. K.
Tourisme/ Des journalistes africains visitent le mausolée où reposent les Rois Mohamed V et Hassan II du Maroc
Mardi 10 mai 2016. Rabat. Des journalistes visitent le mausolée où reposent les roi Mohamed V et Hassan II du Maroc, à l’initiative de la compagnie Royal Air Maroc et l’Office National Marocain de Tourisme (ONMT) en marge du Festival des Musiques Sacrées de Fès.




Descendant du roi Aniwa de Sakété, AdélouBiodjo appelé « Adékounlé » jadis roi de Sakété face à l’oppression coloniale, a tenté une résistance. Malheureusement, cela lui a coûté le sort du roi Béhanzin. Celui-ci a été purement et simplement déporté à Fort Etienne, actuel Nouadhibou en Mauritanie en 1915 en pleine guerre mondiale. Depuis lors, le silence règne sur les traces de la déportation de ce vaillant digne fils béninois. Seulement, jeudi 1er septembre 2016, ses descendants ont de manière officielle, levée la voix pour réclamer à l’opinion nationale et internationale les cendres de leur roi.

En effet, la collectivité royale Aniwa-Joyé, descendant du roi Aniwa de Sakété a tenu une séance au palais du roi AgbadéboIluEgnibo (1938-1973) à Sakété. Séance qui s’est achevée par un appel pressant à l’opinion nationale et internationale afin de retrouver les traces de la déportation du roi AdélouBiodjo. Trois points fondamentaux se dégagent de ces assises des descendants du roi Aniwa. On retient en premier lieu que AdélouBiodjo a succédé au roi Agbola l’instigateur de la révolte historique du peuple de Sakété en 1905 née après la prise d’une décision arbitraire du colon interdisant au peuple de Sakété de continuer les rituelles marquant une cérémonie royale importante en son temps. Au cours de cette révolte, le roi Agbola a été contraint à l’exil au Nigeria chez sa maman, abandonnant son royaume. A la fin de cette révolte Adékounlé a été intronisé roi sous le nom de :AdélouBiodjo. Ce dernier avec une confiance ‘fatale’’ a gardé auprès de lui son ‘’frère" OdjoChéaniossi. Il ignorait les manigances d’Odjo avec les colons qui leur filait des informations fausses pouvant l’incriminer. Ainsi, prétextant du refus du roi d’envoyer les fils de Sakété au front aux côtés de la France qui était en guerre contre l’Allemagne, le colon a arrêté certains notables de la cour royale soupçonnés d’appuyer le roi dans sa position. Ainsi le roi AdélouBiodjo et les notables Alaho, Oloukan, Akégou, Cholagbadé, et Mamoudou Foulani le Marabout ont été déportés à Fort Etienne, Nouadhibou en Mauritanie en 1915. C'est alors que pour service rendu, Odjo a été nommé chef de Sakété à la place d’Adélou.

En second point, on retient de cette rencontre des descendants du Roi Aniwa que la principale préoccupation de l’heure est comment engager la traçabilité sur la déportation du roi Adélou et de ses collaborateurs afin de retrouver les cendres ou les reliques du roi Adélou et de ses accompagnants d'infortune. Ainsi, il leur sera organisé des cérémonies funèbres dignes du nom suivant les rituelles culturelles et cultuelles de leur communauté et de la royauté de Sakété car jusqu’à ce jour, celles-ci ne sont pas faites. Ce qui laisse au sein des familles, des collectivités, de la douleur et le traumatisme. Une chose qui déteint sur la cohésion familiale et sociale et affecte le quotidien de cette population. C’est pour cela qu’en troisième point, les participants à cette séance de travail souhaitent l’implication des autorités béninoises afin que dans un bref délai, soient retrouvées les traces des déportés de Sakété de 1915 à l'instar de ce qui a été fait pour le roi Béhanzin.

Kola PAQUI (Br) Ouéné-Plateau
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