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Face aux échecs massifs aux examens de l’année 2016 : Le diagnostic de la Cstb pour sauver l’école béninoise
Publié le jeudi 8 septembre 2016  |  La Presse du Jour
Cérémonie
© aCotonou.com par Didier Kpassassi et Didier Assogba
Cérémonie d`ouverture du Caucus africain 2016 à Cotonou
Jeudi 04 Aout 2016. Palais des Congrès de Cotonou. Réunions des directeurs des deux institutions de Breton Woods, des ministres des finances, de l`économie du développement et des gouverneurs des banques centrales des 54 pays d`Afrique. Photo: Le président Patrice Talon




Sur l’initiative de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), a eu lieu hier mardi 6 septembre 2016 à la Bourse du travail à Cotonou le forum sur l’école autour du thème « Face à la ruine constatée de l’école au Bénin, quelles solutions adéquates pour en sortir ». Le but visé par la Cstb en organisant ce forum, est de poser le diagnostic des maux dont souffre l’école béninoise.

Les résultats des examens de l’année 2016 ont été catastrophiques. Face donc à cette situation, la Confédération syndicale des travailleurs a pris l’initiative d’organiser ce forum avec toutes les organisations et les personnalités qui observent la situation nationale et surtout celle de l’école avec angoisse et stupéfaction. Pour le Secrétaire général de la Cstb Paul Essè Iko, ce forum est la bienvenue au regard de la qualité de l’école béninoise. L’école béninoise selon ce dernier est complètement détruite avec des classes sans maîtres, des enfants coupés de leurs cultures et de leur milieu, privés de leur langue de communications et incapables de s’exprimer et d’agir. Des enseignants de maternelle ; du primaire du secondaire dénudés du minimum et cherchant à joindre les deux bouts sans le peu de matériels didactiques ni de simple commodité pour produire. Quant à l’enseignement supérieur aux dires de Paul Essè Iko, il est touché de plein fouet par la crise au point où une faculté entière est écopée de l’invalidation de l’année universitaire.

Face à l’échec constaté selon Paul Essè Iko, les gens jettent le tort aux parents d’élèves qui n’éduquent pas bien leurs enfants. D’autres par contre disent que c’est l’administration, d’autres diront également qu’il y a pléthore d’élèves. C’est toutes ses raisons qui seront étudiées et examinées au cours de ce forum. La situation actuelle au niveau du primaire, du secondaire et du supérieur doit être prise en compte dans ce sens de l’étude des programmes exécutés, la qualité et la quantité des enseignants, des conditions de vie et de travail des enseignants et des apprenants et de l’épineux problème des différentes infrastructures scolaires et universitaires. Au regard de l’importance de ce forum qui est en même temps pour la Cstb une journée de réflexion, Paul Essè Iko a invité les participants à bien poser le diagnostic des maux dont souffre l’école béninoise pour non seulement indiquer les pistes de résolution mais aussi et surtout élaborer un plan de lutte pour en arriver en leurs objectifs.

SYNTHESE DES TRAVAUX
Sur l’initiative de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB), le Forum relatif à la ruine de l’école au Bénin s’est tenu le mardi 06/09/2016 à la bourse du travail de Cotonou autour du thème : « Face à la ruine constatée de l’école au Bénin, quelles solutions adéquates pour en sortir ? »
Ce forum a connu la participation de plusieurs acteurs de l’école, notamment les Syndicats d’enseignants, les diverses Associations de parents d’élèves et d’étudiants, des personnalités, des ONG, etc…tous conviés à réfléchir sur l’état de l’école en vue de solutions appropriées. Des riches débats, tous les participants se sont accordés sur les causes réelles de cette ruine de l’école depuis l’enseignement maternel, primaire, supérieur en passant par le secondaire.

Les causes diagnostiquées sont, entre autres :
- Le défaut des libertés démocratiques, le manque du contrôle du gestionnaire par les enseignants, les élèves et les parents d’élèves l’impunité des gestionnaires indélicats.
- L’inadéquation des programmes d’enseignement (NPE au primaire, au secondaire et au supérieur notamment le système LMD) ;
- Les mauvaises conditions de vie et de travail des enseignants et des apprenants ;
- Les déficits criards d’infrastructures et de moyens pédagogiques ;
- Le manque criard de personnel d’encadrement (en qualité et en nombre suffisant, etc..)
Pour en sortir, des mesures urgentes sont proposées au gouvernement pour des décisions à prendre :
Dans l’immédiat

Au Cours Primaire
- Procéder au dédoublement des classes du CM2 pour la rentrée scolaire 2016-2017 pour désengorger le trop plein des effectifs là où la situation l’exige ;
- Procéder immédiatement au recrutement en nombre suffisant des enseignants déjà formés et qualifiés dans les ENI et les SMIN, ayant reçu la formation pédagogique, démobilisés et qui n’attendent qu’à être employés dans nos écoles maternelles et primaires après recyclage ;
- Recruter des stagiaires dits ANPE et volontaires ;
- Généraliser les programmes intermédiaires pendant une phase transitoire en attendant l’élaboration d’un programme patriotique;
- Instituer au niveau de chaque commune des prix aux meilleurs élèves, aux meilleures écoles pour susciter et promouvoir l’excellence à la base ;
- Abroger le décret portant statut particulier du personnel enseignant de la maternelle, du primaire et du secondaire et le substituer par un décret qui donne aux enseignants des avantages matériels, moraux en mesure d’améliorer leurs conditions de vie;
- Reconnaitre aux enseignants le droit d’élire et de décharger, au besoin les gestionnaires des écoles (directeurs).

Au Cours Secondaire
- Généraliser la suppression des frais de scolarité à tous les sexes (filles et garçons) afin de soulager la misère des parents d’élèves ;
- Envoyer des subventions subséquentes à temps pour le bon fonctionnement de l’école ;
- Généraliser les programmes intermédiaires pendant une phase transitoire en attendant l’élaboration d’un programme patriotique;
- Recruter massivement des enseignants sortis des ENS et autres écoles, instituts, les recycler afin de combler le déficit criard en personnel enseignant dans le sous-secteur;
- Recruter les enseignants temporaires communément appelés vacataires en situation de classe dans nos collèges et lycées ;
- Faire paraître avant la rentrée 2016-2017 tous les contrats et tous les actes de reclassement, d’avancement et de promotion, des enseignants ;
- Abroger le décret portant statut particulier du personnel enseignant de la maternelle, du primaire et du secondaire et le substituer par des décrets qui donnent aux enseignants des avantages matériels, moraux permettant d’améliorer leurs conditions de vie;
- Reconnaitre aux enseignants le droit d’être et de décharger les gestionnaires des écoles (directeurs, censeurs, surveillants) et de les décharger en cas de besoin à l’instar de l’université ;
- Prendre en compte des diplômes académiques, professionnels obtenus avant la signature des arrêtés de mise en formation des ACE de la promotion 2008 et la relance de la suite de la formation ;
- Garantir les libertés démocratiques dans les établissements scolaires ;

Au Niveau du Supérieur
- Garantir le respect des libertés démocratiques dans nos universités ;
- Le retirer les hommes en armes de l’UAC ;
- Instituer un comité de discipline composé de tous les acteurs de l’enseignement supérieur (représentants de l’administration, représentants des organisations d’étudiant, représentants des organisations syndicales des enseignants, et des personnes ressources)
- Supprimer la nouvelle carte universitaire et maintenir le statu quo à défaut de l’étendre ;
- Arrêter le système LMD en attendant la création des conditions indispensables à son application et le retour au système classique (DUES, DUEL, Licence, maîtrise, DEA, Doctorat) ;
- Résoudre la crise actuelle à la FLASH/UAC dans l’intérêt supérieur du pays et cela passe par :
L’annulation des mesures d’invalidation de l’année académique 2015-2016 et la réhabilitation des étudiants exclus à la Flash ;
Sauver l’année académique en organisant les examens pour la FLASH ;
Recruter en nombre suffisant des enseignants au profit des universités nationales ;
Supprimer les frais d’inscription exagérés dans les écoles et instituts universitaires

A Moyen Terme
Revoir de fond en comble le contenu des programmes d’enseignement dans tous les sous-secteurs en se référant à la proposition de l’INIREF défendue par la CSTB et inspirée des recommandations de l’UNESCO dans la déclaration de principes de Genève 2003 et l’Agenda de Tunis 2005 auquel notre pays a souscrit. Regrouper en un ministère unique, ministère de l’éducation nationale, tous les ordres d’enseignement. Ces propositions sont le résultat d’un sursaut patriotique face aux problèmes préoccupants de l’école. La réunion des Etats Généraux de l’enseignement s’impose. Il revient désormais au gouvernement du Président Patrice TALON de mesurer la haute portée de ce forum et de ses propositions en vue des mesures hardies à prendre pour régler les problèmes diagnostiqués et leurs solutions dans l’intérêt supérieur du pays. L’école béninoise est à la croisée des chemins. L’avenir de l’administration est menacé. Tous les enfants du Bénin doivent se lever pour le renouveau de l’école béninoise pour que vive le développement harmonieux du pays.

Les participants, par une résolution, se sont engagés à œuvrer de toutes leurs forces pour la prise en compte des propositions du forum par le pouvoir en place. Ils ont, part ailleurs, pris trois motions :
- Une motion de condamnation du recteur Brice SINSIN et des autorités de la FLASH ;
- Une motion de condamnation des différents gouvernements qui n’ont jamais voulu prendre en compte les propositions de la CSTB relatives aux Nouveaux Programmes d’Etude ;
- Une motion de condamnation de l’état de siège à l’UAC.

En fin, le Forum a recommandé à l’Union National des Associations des Parents d’Elèves et Etudiants du Bénin (UNAPEEB) à interpeler le recteur de l’UAC et les autorités décanales de la FLASH par rapport aux mesures scélérates prises à l’encontre des étudiants.
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