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Can Gabon 2017/Elimination du Bénin : Les non-dits de Bamako
Publié le jeudi 8 septembre 2016  |  Fraternité
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© aCotonou.com par CODIAS et Didier Kpassassi
Les Ecureuils du Bénin contre les Etalons du Burkina Faso au stade de l’Amitié de Kouhounou, match comptant pour le deuxième tour aller des éliminatoires du mondial Russie 2018. -
Cotonou, le 12 Novembre 2015. Match éliminatoire du mondial Russie 2018/Bénin-Burkina Faso




Après la débâcle des Ecureuils (5-2) dimanche dernier au stade du 26 mars de Bamako dans le cadre de la 6ème et dernière journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations Can Gabon 2017, l’heure est désormais au bilan.

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Alors que le Bénin comptait 11 points avant son dernier match contre le Mali dans le cadre de la 6ème et dernière journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations Gabon 2017, une lueur d’espoir se profilait à l’horizon pour une qualification des Ecureuils du Bénin. Déjà qualifié avant cette rencontre avec 13 points au compteur, le Mali n’a plus un grand enjeu. Pendant que les concurrents directs du Bénin pour une place de meilleur deuxième sont mis en difficulté notamment le Cap-Vert qui a été surpris à domicile (0-1) par la Libye le samedi, et le Burkina Faso qui a disposé du Botswana dans la douleur le dimanche, le Bénin avait encore ses chances intactes pour se qualifier pour Gabon 2017. Mais, les dieux du football ont semblé abandonner les Ecureuils qui étaient face à des jeunes que leurs petits frères avaient éliminés il y a trois ans lors des éliminatoires des U-17 avant de se faire disqualifier pour tricherie sur les âges. Donc, les Ecureuils seniors qui aspirent à une qualification ont une double revanche à prendre : battre l’équipe B mise en place par le sélectionneur du Mali, Alain Giresse et montrer aux petits maliens qu’ils sont plus expérimentés qu’eux. A défaut, se contenter d’un match nul et décrocher son billet pour Gabon. Malheureusement, aucune de ces hypothèses n’a prospéré. La suite, on la connaît. Les Ecureuils ont été laminés par ces « Enfants » maliens par le score sans appel de 5 buts contre 2. Le rêve de jouer une quatrième Can s’est estompé dans l’enfer du 26 mars qui a progressivement fait son plein habituel au fur et à mesure que les Aigles planent sur les Ecureuils.

Une équipe moribonde et sclérosée
Dès le coup d’envoi du match, l’équipe béninoise a montré ses limites en perdant du coup le ballon juste après 30 secondes. Un ballon récupéré par les jeunes maliens qui n’ont pas attendu un round d’observation avant de commencer par dominer leurs vis-à-vis. C’est le moment pour les poulains d’Omar Tchomogo de courir après le ballon. Pendant une vingtaine de minutes, Salif Coulibaly, Yacouba Sylla, Adama Traoré, Sambou Yatabare et autres Moussa Marega ont pris le jeu à leur compte face à une défense béninoise aux abois, un milieu inexistant et une attaque transparente. C’est ainsi qu’à la 21ème minute de jeu, Sambou Yatabare met le cuir au fond des filets de Fabien Farnolle. Et c’est parti pour une douche à l’écossaise. Abdoulaye Diaby (38’), Moussa Marega (42’), Adama Traoré (64’) et Moussa Doumbian (77’) vont clouer les Ecureuils au pilori. Les deux buts béninois (Frédéric Gounongbé 77’ et Stéphane Sessegnon 90’) n’ont pas suffi pour aller au Gabon. Pendant ce temps, le sélectionneur des Ecureuils du Bénin, Omar Tchomogo, depuis son banc de touche n’a pu rien faire pour arrêter la saignée. En réalité, le banc béninois était à l’image du jeu produit par l’équipe qui n’a rien réussi. Pas d’inspiration, pas de changement tactique, pas de consigne d’objectivité. Bref, tout le dispositif s’est enrhumé et c’était « un jour sans » comme l’a déclaré le coach Omar Tchomogo lors de sa conférence de presse. L’équipe dans son ensemble a été minable. Elle a été la proie facile de jeunes maliens à la recherche d’une place de titulaire au sein de l’équipe A.

Les coulisses de l’élimination du Bénin
A quelques jours de cette fameuse rencontre où seul le Bénin avait la pression puisque le Mali était déjà qualifié, les langues sont déliées. Chacun y va de ses moyens et de ses arguments pour démontrer le rôle qui est le sien dans une qualification hypothéquée. En ce qui concerne le gouvernement, à travers le ministère des sports, il a semblé jouer pleinement sa partition en mettant les moyens à la disposition de l’équipe et du staff technique. Le pseudo bureau exécutif de la Fédération béninoise de football alors poursuivi par un mandat d’arrêt avait vendu du vent pour faire rêver tout un peuple. Pour ses membres, il fallait maîtriser les rouages du monde de football pour faire qualifier l’équipe. Et c’est dans ce marché de dupe que le peuple béninois croyait à une probable qualification de son équipe. Mais la réalité sur le terrain est tout autre puisque la présence de certaines personnes à Bamako ont compliqué les choses. Les joueurs mis dans une fausse confiance, pensaient que la qualification serait du pain bénit qui leur sera offert sur un plateau d’or. Mais c’est sans compter avec les impondérables du parcours. Dans cette approche, le sérieux n’a pas été de mise autour de l’équipe. Le capitaine, Stéphane Sessegnon sans club et qui n’a pas pu signer pendant le mercato qui a fermé quatre jours avant le match a rejoint l’équipe à quelques minutes de la reconnaissance du terrain. Les déclarations des responsables de la Fédération faisant croire aux joueurs que tout est fait pour qu’ils gagnent, ajoutées à un deal avec le trio arbitral égyptien font partie des raisons de cette débâcle de Bamako. Dans cette perspective, les néccessaires détails ont été occultés. De plus, des informations reçues sur place à Bamako par nos liens faisaient état de ce que le coach des Aigles du Mali, Alain Giresse serait approché pour une négociation. Mais ce dernier n’a pas cédé et a demandé aux joueurs de mouiller le maillot s’ils veulent une place pour Gabon. C’est ce qui a fait que les supporters maliens, dubitatifs au départ, ont finalement fait le plein lorsque leurs joueurs ont commencé par marcher sur leurs adversaires. Par ailleurs, les responsables des autres camps protagonistes de la crise du football invités à Bamako dans le cadre de l’union sacrée autour des Ecureuils pour la qualification étaient filés. Il leur a été interdit de s’approcher des joueurs sous prétexte qu’ils pourraient faire de la démobilisation. Des faits qui ont écarté les uns et les autres de l’essentiel.

Le miracle n’a pas eu lieu
Le miracle promis au peuple béninois n’a pas eu lieu. Ainsi, les « Experts » du football béninois qui maîtrisent les rouages de la Caf et de la Fifa, et qui détiennent les clés des équipes nationales n’ont que leurs yeux pour pleurer puisque cela ne marche pas à tous les coups. Une chose est sûre, le Bénin ne s’est pas qualifié dimanche dernier à Bamako, et ceux qui croient à un miracle en dehors du travail bien fait ont été désillusionnés. Il faut maintenant en tirer les leçons pour qu’à l’avenir, le Bénin ne tombe plus dans ces pièges de gens peu crédibles. Aucune qualification ne pourra se négocier dans les coulisses. Seul le travail paie.

Trouver des solutions
L’une des solutions qu’il faut envisager pour sortir le sport roi béninois des sentiers battus, c’est l’organisation. Pour éviter d’éventuels désagréments à tout un peuple dont l’argent sert à alimenter certaines personnes, il va falloir mettre en place de véritables structures pour le développement du football. Et c’est là que l’Etat a un grand rôle à jouer. Il revient ainsi à l’Etat de tracer la ligne directive pour développer cette discipline à court, moyen et long terme. Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Si l’Etat s’est laissé floué par des malandrins dans cette hypothétique qualification, c’est parce que à un moment donné, il y a cru. Désormais, il faut exiger des dirigeants une organisation saine et transparente des affaires du football au Bénin. Cela va passer par l’installation de Centres de formation crédibles, l’organisation des championnats de catégories d’âges et enfin la tenue d’un championnat cohérent et transparent au niveau de l’élite. Le football béninois est victime d’un nivellement par le bas. Sa pyramide ne doit pas être renversée. Il lui faut une base large et un sommet effilé. Ainsi, on aurait semé les grains en amont avant de jouir des fruits en aval. C’est le seul gage pour ne pas subir une énième honte. Aussi, doit-on retourner le football à l’école afin de détecter des talents à l’état pur.
Ambroise ZINSOU
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