Un vent de déception a envahi les analystes politiques à la lecture de la dernière édition de la Lettre du Continent reprise par plusieurs autres titres. Si c’est Olivier Boko qui était annoncé dans un premier temps comme Ambassadeur du Benin à Paris, c’est Auguste Alavo, un diplomate à la retraite âgé de 70 ans, passé notamment par la Côte d’Ivoire et la Chine, qui a finalement été proposé début août en attendant l’accréditation du Ministère des Affaires Etrangères français qui ne devrait être qu’une formalité. Crédité des travaux sur le guide du protocole, il a, en 2012, fait partie de l’équipe dirigeante du Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques, un collectif opposé à Boni Yayi. Originaire d’Abomey, il serait un proche du président Patrice Talon.
Mais cette nomination d’Auguste Alavo, 70 ans et déjà à la retraite, apparaît comme un signal du Chef de l’Etat Patrice Talon que les engagements du candidat n’obligent plus celui-ci devenu Président. Le Président renseigne sur ces méthodes en montrant à tous les diplomates béninois en exercice, qu’aucun d’entre eux n’est digne d’occuper le poste en question et qu’il faille ramener un vieillard de sa retraite. Le Président Talon pourra arguer qu’il se trouve dans la légalité mais la question morale reste plus importante pour un Chef de l’Etat qui chante économie numérique, jeunesse et autres thèmes d’actualités. A quoi répond la nomination d’un ambassadeur à la retraite ? Mais en attendant on peut déjà se dire que c’est la prime à l’amitié et à la proximité avec le Chef de l’Etat qui préside sur l’équité nécessaire à la gestion des ressources publiques financières comme humaines. Tous les amis retraités, expatriés du Chef de l’Etat pourraient ainsi obtenir un retour aux affaires grâce à la volonté de ce dernier de faire sans la fonction publique. Chacun sait quoi attendre de la Rupture désormais.
M.M