Le gouvernement béninois prend ses dispositions pour le renforcement de la résilience du secteur de l’énergie aux impacts des changements climatiques. Le projet consacrant ce renforcement encore appelé PANA Energie a fait l’objet d’une convention qui a été signée jeudi 8 septembre, à Cotonou, par le gouvernement béninois représenté par le ministre d’Etat, chargé du Plan et du Développement Abdoulaye Bio Tchané et le représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Bénin, Siaka Coulibaly.
«Notre pays traverse une grave crise énergétique qui peine à trouver de solution durable depuis longtemps. Et lorsque dans ces conditions, un des partenaires au développement comme le PNUD vous accompagne à la recherche de solution, vous sentez que le bout du tunnel est pour bientôt», se réjouit le ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines, Dona Jean-Claude Houssou. A la signature du document du Projet de renforcement de la résilience du secteur de l’énergie aux impacts des changements climatiques au Bénin ou PANA Energie, il n’a pas caché sa joie. «C’est donc un projet qui est en parfaite adéquation avec la vision du gouvernement», souligne-t-il.
Pour Dona Jean-Claude Houssou, l’ambition du gouvernement est zéro délestage dès maintenant en recourant aux mesures transitoires. Aujourd’hui, explique-t-il, le secteur de l’énergie est caractérisé par la prédominance de l’utilisation traditionnelle de biomasse et la difficulté d’accès des ménages aux énergies modernes.
«Point de développement sans énergie. Et il s’agit d’une énergie propre, moins polluante et qui nous aide à nous débarrasser des résidus de récolte », indique le ministre en charge de l’Energie. Il rappelle que le secteur agricole occupe plus de 60% des actifs masculins et 35,9% des actifs féminins réellement occupés. C’est donc à son avis une franche importante de la population qui est concernée. Ce qui constitue à ses yeux un revenu supplémentaire aux exploitants agricoles qui peuvent désormais vendre et la récolte et ses résidus.
Objectifs et caractéristiques du projet
Le représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Siaka Coulibaly rappelle que le projet vise à réduire les conséquences des changements et de la vulnérabilité climatiques pour le secteur énergétique du Bénin. De façon globale insiste-t-il, le projet contribuera à la suppression des principales barrières institutionnelles, politiques et financières et celles relatives aux capacités individuelles et connaissances qui ne facilitent pas une gestion effective des risques climatiques pour ce secteur.
Le projet PANA Energie induira les mesures d’adaptation pour renforcer la résilience du secteur national de l’énergie. Sa conduite sur cinq ans selon Siaka Coulibaly se fera à travers trois axes d’intervention. Le premier axe traite du renforcement des capacités d’adaptation des acteurs d’énergie au changement climatique. L’axe 2 vise à soutenir le développement de nouveaux cadres politiques énergétiques et les stratégies et mesures d’adaptation aux changements climatiques. Le troisième axe enfin agira pour réduire la vulnérabilité au climat des sources d’approvisionnement en énergie au Bénin.
D’un coût global de 39 570 000 dollars US, le projet PANA Energie sera exécuté dans 17 communes réparties sur tout le territoire national.
Après avoir remercié le PNUD pour cet accompagnement, le ministre d’Etat, chargé du Plan et du Développement Abdoulaye Bio Tchané confie que la question énergétique se trouve aujourd’hui au centre de toutes les préoccupations de développement du Bénin aussi bien pour les ménages que pour les entreprises. Et le déficit énergétique du pays selon lui ne peut être comblé uniquement par des énergies fossiles. Ceci serait en contradiction avec les engagements du Bénin à la COP21 à Paris et dommageable aux efforts de lutte contre les changements climatiques. C’est pourquoi, il se réjouit de procéder à la signature du document de projet qui aborde la question énergétique dans une vision prospective et en cohérence avec les politiques et stratégies du gouvernement.
Pour Abdoulaye Bio Tchané, la fin du délestage ne signifie pas la fin des problèmes cruciaux de l’énergie à moyen et long termes. «Nous avons le devoir en tant que leaders responsables et visionnaires de ratisser large. Nous devons faire l’effort d’embarquer tous les meilleurs acteurs, en particulier le secteur privé à composer avec nous à travers les investissements responsables et productifs dans le secteur des énergies renouvelables » s’engage le ministre d’Etat qui estime que cette particularité du projet le motive en tant qu’économiste et responsable décisionnel du développement ?
Bruno SEWADE