Ils ont trouvé la mort dans des conditions effroyables dans l’après-midi d’hier. Leur audace n’a pas vaincu ce feu dévorant qui a fini par les consumer. La traditionnelle opération d’incinération de produits avariés s’est soldée par un désastre à Tori-Bossito-Avamè, dans la commune d’Abomey-Calavi. On dénombre plusieurs morts et les blessés se comptent par dizaines. Les premiers rapports médicaux font état d’une quarantaine de brûlés jusqu’au 3e degré. Les hôpitaux de zone d’Allada et d’Abomey-Calavi, le centre de santé de Mènontin et l’hôpital St Luc de Cotonou sont débordés. Et au niveau de chacun de ces centres, se bousculent de nombreuses familles à la recherche de leurs parents. Le feu a semé le désarroi dans tous les cœurs. Sur les visages des plus sensibles, une pluie de larmes qui ne parviendra pas à soulager les victimes. Malgré l’état critique de la plupart des patients, les regards s’accrochent à ce souffle de vie, seule lueur d’espoir pour ces familles.
Tout est parti de l’opération d’incinération des sacs de farine de blé avariée, provenant du dépôt douane Port de Cotonou. En présence des agents de la gendarmerie et de la police nationales, sous la supervision du cabinet de Me Bernadin Boboe, huissier de justice, et du représentant de la douane, les sacs de farine de blé ont été jetés dans la fosse réservée à cet effet sur le site de Tori-Bossito-Avamè, puis aspergés de pétrole avant que l’on y mette le feu. L’opération se déroulait aux environs de 17 heures. Selon les recoupements, après le départ de la mission, les populations se sont approchées de la fosse pour tenter de récupérer quelques sacs. Certains sont descendus dans la fosse, aux endroits où le feu n’était pas vivace. Mais, mal leur en a pris, parce qu’au bout de quelques minutes, sous une forte détonation, le feu a pris de l’ampleur et n’a laissé aucune chance à ces visiteurs imprudents. La suite, on la connaît. Tous ceux qui étaient à l’intérieur ou aux environs de la fosse ont été calcinés.
A en croire Philippe Hossou, natif de Tori et président du cadre de concertation des jeunes de la localité, il y aurait environ 100 morts et 200 blessés. En attendant d’être fixé sur un rapport global de sources médicales, il faut retenir que ce fut un véritable carnage.
Arnaud DOUMANHOUN