Sènan Jonathan AZAMMAN
Suite à l’évènement tragique et malheureux qui a frappé, le jeudi 8 septembre 2016, les populations de la commune de Tori-Bossito notamment celles de l’arrondissement de Tori-Avamè, la rédaction du journal Le Révélateur s’est rapproché, ce samedi, de la première autorité dudit arrondissement afin d’en savoir davantage sur la situation. Lisez-le plutôt. *
Le Révélateur :Monsieur le Chef de l’arrondissement d’Avamè, que s’est-il vraiment passé sur votre territoire le jeudi dernier ?
Chef d’arrondissement :ce qui s’est passé est dramatique. C’est un véritable drame. C’était une incinération de produits avariés. Dans mon arrondissement, il y a un promoteur, un privé qui a un site où on procède à des activités d’incinération, de destruction de produits saisis, impropres à la consommation. Et ce jeudi, il s’est agi de l’incinération de la farine de blé qui s’opère dans une fosse confectionnée à cet effet. Alors les sacs sont superposés en plusieurs couches et on y met de l’essence à chaque couche jusqu’à la dernière couche. A la fin du débarquement, ils ont mis le feu au produit. L’essence qui est en surface a brûlé et le feu s’était apparemment éteint mais l’essence était encore en bas. Les populations, croyant que le feu était terminé, se sont ruées sur les sacs de farine de blé et c’est en déplaçant les sacs maintenant que les étincelles qui sont en haut dans l’essence des couches inférieures et il y a eu une explosion. C’était alors la débandade. La plupart des victimes c’est des femmes. C’est déplorable, il y a des foyers entiers, papa, maman, enfant qui ont été victimes dans cette histoire là. Vraiment, c’est déplorable.
Quel est le bilan des dégâts humains enregistré après cet incident malheureux ?
Actuellement, on est déjà à une dizaine de morts. Il y a des blessés très graves. Ceux qui sont blessés à un degré avancé font plus de 80. Ça fait à peu près 87 et les blessés légers sont légions. Ils ont été évacués dans plusieurs centres de santé dont entre autres le CNHU, l’hôpital Saint Luc, l’hôpital de zone de Ouidah.
La société indexée aurait un agrément de la mairie. Est-ce vrai ?
Non. Pas du tout.
La société opère-t-elle alors totalement dans l’ombre et dans l’illégalité ?
Je ne saurais le dire. C’est aux autorités qui autorisent cette activité là de répondre. Quant à moi, je ne saurais rien dire maintenant parce que je ne sais pas comment ça s’est passé ce jour-là. Toujours est-il que le moment venu on va situer les responsabilités et chacun se mettra devant ses charges.
Le niveau de pauvreté de vos populations n’est-il pas une cause de cet évènement ?
Si j’affirme que c’est la pauvreté c’est que j’ai menti. Le niveau de pauvreté est élevé en Afrique et en particulier. Dire que c’est la misère qui a amené les gens à agir de la sorte. Non, il y a plus à dire que ça.
Un appel à lancer à la population ?
Le calme. Je demande aux populations d’être calmes, d’être sereines. Les autorités au plus haut niveau sont à pied d’œuvre pour que la situation soit contenue. Je voudrais aussi au nom des populations de Tori dire nos sincères remerciements au ministre de la santé qui n’a ménagé aucun effort pour donner des instructions fermes et pour avoir mis à la disposition des différents centres de santé les matériels adéquats pour la prise en charge des brûlés.